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Un pêcheur voleur...


Itinera

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Bonjour à tous !

 

Je suis actuellement en train de traduire une déclamation en vers de l'Anthologie latine (Riese, carm. 21), où un pêcheur est accusé d'avoir volé de l'or dans le temple de Neptune. Voici le thème :

 

Un sacrilège sera puni de mort.

De l’or a disparu du temple de Neptune. Quelque temps plus tard, un pêcheur déposa un poisson en or et y grava l'inscription « De ton bien pour toi Neptune ». Il est accusé de sacrilège. Il plaide non coupable. <il est convaincu de sacrilège>.

 

En plus de multiples problèmes mineurs, certains passages restent assez obscurs pour moi, et un peu d'aide serait la bienvenue :) ! Je vous donne mes traductions littérales.

 

 

1. Lors de la narratio, le déclamateur décrit l'activité du pêcheur (vv. 50-55) :

Illic sollicite <per> saxa madentia curas

Disponens imoque trahens animalia fundo

Serus furtivum referebat munus ad urbem.

Sed palam sane viderunt moenia, saepe

Dum relevant populos vario commercia pisce.

Cernere erat genus omne maris...

 

Là, arrangeant avec soin <sur> des rochers ruisselants

ses ouvrages et tirant des animaux du fond de la mer,

tardivement il rapportait en ville son travail dérobé.

Mais ouvertement les murailles ont bien vu, souvent

pendant que les commerces au poisson varié soulèvent/allègent (soulagent?) des peuples.

Il était possible de discerner toutes les espèces de la mer...

 

Qu'est-ce que les murailles ont vu ouvertement ? Le commerce de poisson ?

Et surtout, comment traduire ce verbe relevare ?

 

 

2. Le déclamateur invoque la colère de Neptune (vv. 87-92) :

Huc huc tergemino letalia fulmina telo

Iuppiter undarum, valido, Neptune, tridenti

Concutiens maria alta iace pontoque verendus

Litoreas transcende moras ! Stet turbidus axis

Nubibus et zephyris fundo revolutus ab imo

Gurges inexpletum feriat vada marmore cano !

 

Ici, ici jette les foudres mortelles avec l'arme triple,

Jupiter des ondes, avec ton puissant trident, Neptune,

agitant les mers profondes, et redoutable pour la mer

franchis les obstacles du littoral! Que le ciel se tienne agité par les nuages

et par les zéphyrs, que retourné par le fond de l'abîme

le gouffre frappe l'insatiable, les flots d'un marbre blanc !

 

Inexpletum ne s'accorde ni avec gurges ni avec vada. Est-ce qu'ils sont donc tous les deux la suite du verbe frapper ?

Dans ce cas, je ne comprends pas vraiment comment le gouffre (de la mer) peut frapper les flots ?!

 

 

3. Le déclamateur veut démontrer que le pêcheur n'a pas pu s'enrichir autant seulement grâce à la pêche (vv. 111-114) :

Mercator madidus, parvae stipis actor, ad aurum

Ut venias, <id> scire velim; quem quando patronus

Maximus antiquo donarit tegmine vestis,

Mensibus ignorant maria intermissa clientem.

 

Marchand mouillé, qui fait avancer une petite barque, comment tu pourrais arriver

à l'or, j'aimerais le savoir; quel client ignorent les mers

séparées par les mois, quand le très grand patron

a fait un don à l'antique vêtement du vêtement (??).

 

J'avais pris actor dans son sens premier de "celui qui fait avancer", et stipis comme le génitif de stipes (stips 2 renvoie à stipes) "le tronc, la souche", qui désignerait pas métonymie la barque faite en bois. Mais je me demande s'il ne faudrait pas plutôt comprendre "celui qui fait un petit profit" ou quelque chose d'approchant...

Quant à la suite, son sens m'échappe totalement ! Qui est ce très grand patron ? Neptune ?

Que signifie cette histoire de vêtement donné ? Je soupçonne que tegmen, vestis ou donare sont mal traduits !

Comment les mers peuvent ignorer un client ? Est-ce qu'il veut dire que les mers lointaines (séparées par des mois de voyage) ne connaissent pas ce client, donc qu'il n'est jamais allé faire de commerce à l'étranger ? C'était un point abordé plus haut, avec ironie, vv. 100-102 :

"ars, inquit, studiumque dedit mihi, non scelus aurum".

Verum est ? Eoos etenim mercator adisti

Et repetis patriam longo post tempore dives ?

 

 

4. Dans son argumentation, le déclamateur se demande si le pêcheur avait la capacité de commettre le vol (vv. 166-173) :

Scilicet horrescit, prisco sine nomine avorum

Ne cadat in fasces, miser undique, solus ubique !

An non hoc genus est, cuius de examine multo

Quisquis honoratos respexit forte potentes

Ob meritum fulgere viros, mox improbus, audax,

Fortunma incusans et tetro lividus ore

Pauperiem monstrat superis ac pectore laevo

Dira quiritatus fundit convicia caelo ?

 

Naturellement il redoute, sans un nom antique de ses ancêtres,

de tomber sur les faisceaux (?), misérable partout, seul en tout lieu !

Est-ce que ce n'est pas ce genre, au sujet de l'examen duquel (multo?)

quiconque a envisagé par hasard d'éclairer les hommes puissants

honorés à cause du mérite, puis malhonnête, audacieux,

accusant la Fortune et livide, au visage hideux,

montre la pauvreté aux supérieurs et avec un coeur hostile

protestant à grand cris répand des invectives sinistres en direction du ciel ?

 

Je ne sais pas vraiment où sont mes fautes (vocabulaire ou construction grammaticale), mais il doit y en avoir, car ma traduction ne me semble pas vouloir dire grand'chose !

 

 

Voilà, je m'arrête là pour aujourd'hui :) N'hésitez pas à corriger toutes les erreurs que vous voyez, même dans les phrases sur lesquelles je n'ai pas de question !

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1. Lors de la narratio, le déclamateur décrit l'activité du pêcheur (vv. 50-55) :

Illic sollicite <per> saxa madentia curas

Disponens imoque trahens animalia fundo

Serus furtivum referebat munus ad urbem.

Sed palam sane viderunt moenia, saepe

Dum relevant populos vario commercia pisce.

Cernere erat genus omne maris...

 

Là, arrangeant avec soin <sur> des rochers ruisselants

ses ouvrages et tirant des animaux du fond de la mer,

tardivement il rapportait en ville son travail dérobé.

Mais ouvertement les murailles ont bien vu, souvent

pendant que les commerces au poisson varié soulèvent/allègent (soulagent?) des peuples.

Il était possible de discerner toutes les espèces de la mer...

 

Qu'est-ce que les murailles ont vu ouvertement ? Le commerce de poisson ? Je crois qu'elles on vu le pêcheur malgré sa discrétion...palam s'oppose à furtivum : le pêcheur est discret mais bien clairement les murailles l'ont vu.

Et surtout, comment traduire ce verbe relevare ? "sustenter" ?

Dans la vieille édition Riese de 1869, accessible en ligne, il y a maduerunt "(les murailles) étaient toutes mouillées" au lieu de viderunt, et la ponctuation est différente. Mais le texte est tellement alambiqué...

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2. Le déclamateur invoque la colère de Neptune (vv. 87-92) :

Huc huc tergemino letalia fulmina telo

Iuppiter undarum, valido, Neptune, tridenti

Concutiens maria alta iace pontoque verendus

Litoreas transcende moras ! Stet turbidus axis

Nubibus et zephyris fundo revolutus ab imo

Gurges inexpletum feriat vada marmore cano !

 

Ici, ici jette les foudres mortelles avec l'arme triple,

Jupiter des ondes, avec ton puissant trident, Neptune,

agitant les mers profondes, et redoutable pour la mer (edit : "sur" la mer Abl. ?)

franchis les obstacles du littoral! Que le ciel se tienne agité par les nuages

et que retourné par les zéphyrs,par le fond de l'abîme plutôt "depuis le fond"

le gouffre frappe l'insatiable, les flots d'un marbre blanc !

 

Inexpletum ne s'accorde ni avec gurges ni avec vada. Est-ce qu'ils sont donc tous les deux la suite du verbe frapper ?

Dans ce cas, je ne comprends pas vraiment comment le gouffre (de la mer) peut frapper les flots ?!

Gurges peut être une "masse d'eau"

Vada peut désigner des "gués", donc peut-être des endroits où l'eau n'est normalement pas dangereuse. ? Avec inexpletum adverbe et marmore cano "écume blanche" : "...frappe inlassablement les gués de son marbre blanc"

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4. Dans son argumentation, le déclamateur se demande si le pêcheur avait la capacité de commettre le vol (vv. 166-173) :

Scilicet horrescit, prisco sine nomine avorum

Ne cadat in fasces, miser undique, solus ubique !

An non hoc genus est, cuius de examine multo

Quisquis honoratos respexit forte potentes

Ob meritum fulgere viros, mox improbus, audax,

Fortunma incusans et tetro lividus ore

Pauperiem monstrat superis ac pectore laevo

Dira quiritatus fundit convicia caelo ?

 

Naturellement il redoute, sans un nom antique de ses ancêtres,

de tomber sur les faisceaux (?), misérable partout, seul en tout lieu ! (les faisceaux des licteurs, exécuteurs des sentences de mort)

Est-ce que ce n'est pas ce genre, au sujet de l'examen duquel (multo?) (examen ici pourrait signifier "l'essaim" (le groupe...)

quiconque a envisagé par hasard d'éclairer les hommes puissants

honorés à cause du mérite, puis malhonnête, audacieux,

accusant la Fortune et livide, au visage hideux,

montre la pauvreté aux supérieurs et avec un coeur hostile

protestant à grand cris répand des invectives sinistres en direction du ciel ?

Le déclamateur dit que le pêcheur n'a pas l'air d'un homme de bonne famille, au contraire.

 

"N'est-ce pas ce genre de race dans le nombreux essaim de laquelle tout un chacun a remarqué que brillent d'honorables personnages, puissants en raison de leur mérite, puis [aussi] un homme malhonnête..." Le sens semble être que même si le pêcheur était de bonne famille, il en serait le mouton noir. Mais vraiment, sans garantie.

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Merci pour ces quelques suggestions :) Cela m'aide déjà à y voir plus clair !

 

 

Gurges peut être une "masse d'eau"

Vada peut désigner des "gués", donc peut-être des endroits où l'eau n'est normalement pas dangereuse. Peut-être est-ce un accusatif marquant le lieu (direction) sans préposition ? ("... frappe l'insatiable - pêcheur - [en retombant] sur les gués au marbre blanc [? des espaces aménagés ?] Je ne suis vraiment sûr de rien.

 

Mhhh, pourquoi pas ? Entretemps il m'est venu une autre idée : est-ce que que gurges ET vada pourraient être sujet de feriat, qui ne s'accorderait qu'avec le premier ?

Je pensais que le marbre blanc devait plutôt représenter l'aspect de l'écume blanche produite par les vagues, quand elles frappent les rochers par exemple...

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Entretemps il m'est venu une autre idée : est-ce que que gurges ET vada pourraient être sujet de feriat, qui ne s'accorderait qu'avec le premier ? Dans ce cas, on attendrait une coordination que je ne vois pas.

Je pensais que le marbre blanc devait plutôt représenter l'aspect de l'écume blanche produite par les vagues, quand elles frappent les rochers par exemple...Il faudrait voir si l'auteur recourt ailleurs à des métaphores aussi hardies.

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A force de retourner ces phrases dans ma tête, je commence à faire des suppositions de plus en plus farfelues... et j'allais oublier la traduction de Shackleton Bailey !

 

Elle est disponible en ligne sur Jstor. Si vous n'y avez pas accès et que cela vous intéresse, je peux vous envoyer le pdf.

 

En attendant, voilà comment il traduit ce passage :

 

Let the sky stand turbid with clouds and the waters, churned by western winds from their uttermost depth, smite the shallows insatiably with their white surface.

 

Il fait de revolutus un complément de gurges et non axis, ce qui est peut-être plus logique !

Par contre il faudrait que je ressorte ma grammaire, car je ne pensais pas que inexpletum pouvait être un adverbe... cela me plaisait mieux d'en faire un adjectif qualifiant le pêcheur !

Vada est donc effectivement le gué, le bas-fond, les eaux peu profondes probablement par opposition à ab imo fundo.

Quant à marmore cano cela devient la "surface blanche" des eaux, ce avec quoi l'on frappe.

 

 

Je n'ai pas le temps de continuer plus loin aujourd'hui, mais je me replongerai dès que possible dans cette traduction anglaise :rolleyes: ! Je vous tiendrai au courant de mes progrès :)

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A force de retourner ces phrases dans ma tête, je commence à faire des suppositions de plus en plus farfelues... et j'allais oublier la traduction de Shackleton Bailey !

 

Elle est disponible en ligne sur Jstor. Si vous n'y avez pas accès et que cela vous intéresse, je peux vous envoyer le pdf.

Ah oui, s'il vous plaît, ça m'intéresse !

En attendant, voilà comment il traduit ce passage :

 

 

 

Il fait de revolutus un complément de gurges et non axis, ce qui est peut-être plus logique ! (Euh... c'est ce que suggérais aussi...)

Par contre il faudrait que je ressorte ma grammaire, car je ne pensais pas que inexpletum pouvait être un adverbe... cela me plaisait mieux d'en faire un adjectif qualifiant le pêcheur !

J'avais pensé à un adverbe mais Gaffiot ne le mentionne pas. On peut néanmoins penser à l'influence du grec ou de formes comme multum...

Vada est donc effectivement le gué, le bas-fond, les eaux peu profondes probablement par opposition à ab imo fundo.

Quant à marmore cano cela devient la "surface blanche" des eaux, ce avec quoi l'on frappe. Vous aviez raison sur ce point ("marbre blanc" pour "écume blanche").

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J'ai un peu revu ma réponse

Voir le messageItinera, le 03 janvier 2011 à 17:04, dit :

4. Dans son argumentation, le déclamateur se demande si le pêcheur avait la capacité de commettre le vol (vv. 166-173) :

Scilicet horrescit, prisco sine nomine avorum

Ne cadat in fasces, miser undique, solus ubique !

An non hoc genus est, cuius de examine multo

Quisquis honoratos respexit forte potentes

Ob meritum fulgere viros, mox improbus, audax,

Fortunma incusans et tetro lividus ore

Pauperiem monstrat superis ac pectore laevo

Dira quiritatus fundit convicia caelo ?

 

Naturellement il redoute, sans un nom antique de ses ancêtres,

de tomber sur les faisceaux (?), misérable partout, seul en tout lieu ! (les faisceaux des licteurs, exécuteurs des sentences de mort)

Est-ce que ce n'est pas ce genre, au sujet de l'examen duquel (multo?) (examen ici pourrait signifier "l'essaim" (le groupe...)

quiconque a envisagé par hasard d'éclairer les hommes puissants

honorés à cause du mérite, puis malhonnête, audacieux,

accusant la Fortune et livide, au visage hideux,

montre la pauvreté aux supérieurs et avec un coeur hostile superis : "aux dieux du ciel"

protestant à grand cris répand des invectives sinistres (ou "terribles") en direction du ciel ?

 

Le déclamateur dit que le pêcheur n'a pas l'air d'un homme de bonne famille, au contraire.

 

"N'est-ce pas ce genre de race dans le nombreux essaim de laquelle tout un chacun a remarqué que brillent d'honorables personnages, puissants en raison de leur mérite, puis [où aussi] un homme malhonnête... montre sa pauvreté aux dieux du ciel" Le sens semble être que même si le pêcheur était de bonne famille, il en serait le mouton noir. Mais vraiment, sans garantie.

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