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Aide pour un sermon en latin médiéval


Apache

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Bonjour à tous. Je suis actuellement étudiant en deuxième année de Master de Lettres, et je travaille, pour mon mémoire, sur le texte d'un prédicateur du bas-Moyen Âge, visant à condamner les comportements lâches en temps de Peste, et relativiser sur la possibilité des fidèles à différer le jugement divin. L'ensemble du sermon s'articule autour de la Parabole de la Dette (de l'évangile de Matthieu) et certaines formules m'échappent encore. Étant donné que je dois fournir un commentaire sur le dit-sermon, les contresens sont bien sûr à écarter.

Par exemple, je suis embêté par cette phrase de la première partie :

 

"Quid ut efficacius atque congruentius memoriae nostrae commendet similitudine utitur dicens."

Que j'ai traduite par :

"Afin qu’il recommande plus efficacement et plus convenablement à notre souvenir d’agir comme il l’a dit."

J'ai cependant l'impression de négliger la conjugaison d'utor, et le participe présent qui l'accompagne. J'ai également le sentiment d'avoir mal articulé le ut final (à supposé qu'il en soit un) en passant le Quid à la trappe, et en traduisant "similitudine" par un bête comparatif, alors qu'il s'agit peut-être d'une allusion à l'analogie de la Parabole. En bref, j'ai le sentiment d'être en total contresens.

Pour recontextualiser, voici les propositions précédentes, également traduites par moi-même : "Le Seigneur, qui ne cesse en vérité de préparer notre salut, nous rappelle fréquemment qu’il est sain de craindre cette prochaine reddition des comptes ; afin qu’on soit protégé dès lors qu’on craint, échappant ainsi aux péchés, et alors aux supplices."

 

Merci à l'avance pour votre patience.

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Merci pour votre réponse rapide,

Il s'agit de Gabriel Biel, un théologien universitaire du Saint-Empire romain germanique, mort en 1495. Le texte a quant à lui été imprimé en 1510 à Haguenau et se trouve actuellement à Londres, mais nous ignorons la date exacte de sa composition, ainsi que celle de sa traduction, à supposer qu'il y ait eu une élocution préalable en langue vulgaire. Compte tenu des différents épisodes de Peste survenus au XVe siècle, notamment à Tübingen en 1483, là où officiait justement Biel, je suppose qu'il l'a plutôt rédigé en fin de vie. C'est un incunable.

J'ai déjà indiqué la phrase antérieure (traduite) dans mon précédent message, et il s'agit de la dernière, complète, de ce passage. Voici l'ensemble transcrit, et d'autres phrases encore (à noter que les diphtongues "ae" sont un ajout de ma part, leur absence dans le texte étant sans doute une spécificité de l'imprimeur).

" Ante judicium interroga te ipsum, et in conspectu Dei inuenies propitiationem. Qui vero hic timere nolunt,  cum se securos estimant, iratum hunc judicem et intolerabilem sustinebunt. Dominus vero, qui non cessat nostrae saluti providere, frequenter nos de hac futura ratione reddenda salubriter terrendo admonet ; ut unde terret inde protegat,  modo a peccatis, et tunc a suppliciis. Quid ut efficacius atque congruentius memoriae nostrae commendet similitudine utitur dicens. Simile est regno caelorum et caetera. "

 

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Il y a 22 heures, Apache a dit :

Merci pour votre réponse rapide,

Il s'agit de Gabriel Biel, un théologien universitaire du Saint-Empire romain germanique, mort en 1495. Le texte a quant à lui été imprimé en 1510 à Haguenau et se trouve actuellement à Londres, mais nous ignorons la date exacte de sa composition, ainsi que celle de sa traduction, à supposer qu'il y ait eu une élocution préalable en langue vulgaire. Compte tenu des différents épisodes de Peste survenus au XVe siècle, notamment à Tübingen en 1483, là où officiait justement Biel, je suppose qu'il l'a plutôt rédigé en fin de vie. C'est un incunable.

J'ai déjà indiqué la phrase antérieure (traduite) dans mon précédent message, et il s'agit de la dernière, complète, de ce passage. Voici l'ensemble transcrit, et d'autres phrases encore (à noter que les diphtongues "ae" sont un ajout de ma part, leur absence dans le texte étant sans doute une spécificité de l'imprimeur).

" Ante judicium interroga te ipsum, et in conspectu Dei inuenies propitiationem. Qui vero hic timere nolunt,  cum se securos estimant, iratum hunc judicem et intolerabilem sustinebunt. Dominus vero, qui non cessat nostrae saluti providere, frequenter nos de hac futura ratione reddenda salubriter terrendo admonet ; ut unde terret inde protegat,  modo a peccatis, et tunc a suppliciis. Quid ut efficacius atque congruentius memoriae nostrae commendet similitudine utitur dicens. Simile est regno caelorum et caetera. "

 

 

Bonjour,  je vous avoue que je suis incapable de vous aider sur la phrase écrite en lettres grasses... désolé. Peut-être que Jacques  le pourra !

 

 

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Bonsoir à tous,

Apache, êtes-vous bien sûr d'avoir bien recopié le texte ? Pouvez-vous éventuellement poster une photo de l'original ? Il y avait de nombreuses erreurs dans les premiers textes imprimés.

Le quid me gêne : on attendrait quod.

La ponctuation de la fin est curieuse, ainsi que le "et caetera".

similitudine utitur dicens = "il se sert d'une comparaison, en disant que... cela est semblable au royaume des cieux, etc... ".

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J'ignore si la capture d'écran est assez nette, je ne peux malheureusement pas faire mieux, mais voici le texte d'origine. Il est possible qu'il s'agisse effectivement d'un Quod, mais cela pose problème puisque l'abréviation d'usage est différente dans le reste du texte (et dans le Capelli, il me semble), ce qui créerait une anomalie (peut-être une erreur de l'imprimeur, comme vous l'avez indiqué). Quant à la ponctuation, je ne l'ai pas modifiée, mais vu sous cet angle, il est vrai que le "dicens" peut faire allusion au premier verset de la Parabole de la Dette qui suit... ("Le Royaume des cieux est comparable à un roi humain qui voulut faire rendre compte à son serviteur"). Merci pour votre aide, encore.

Phrase problématique.png

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Oui, tout est clair à présent . Il fallait transcrire : similitudine utitur, dicens : "Simile est regnum [et non regno] caelorum, etc...".

Et c'est bien quod.

Je me permettrai un petit conseil. Quels que soient vos talents de transcripteur, il faut toujours poster l'original du document ; c'est une règle d'or en paléographie. S'il n'est pas libre de droits, un court extrait est néanmoins admissible.

Bon courage pour votre travail. N'hésitez pas à revenir.

 

 

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  • 3 semaines après...

Bonjour à toutes et à tous, je reviens à vous pour une autre phrase qui pose problème dans ma traduction (la capture d'écran est à la fin du message). Le prédicateur Gabriel Biel évoquait dans un précédent passage les bienfaits de la méditation cordiale (sans doute à rapprocher de la devotio moderna) qu'il oppose à une réflexion "pauvre", qui ne mènerait qu'à une errance inutile de l'esprit. Voici ma transcription actuelle, la phrase en gras correspondant au problème rencontré :

"Quoniam licet planissima est, si tamen executi eam fueritis, plus certifico vos in mense proficietis, quam alias in decem annis. Est ergo haec doctrina. Quatinus per singulos dies, saltem unam horam uel ad minus mediam, Deo offerentes pro animae vestrae salute, ad meditandum quae salutis sunt omnibus curis sepositis in loco secreto vos silenter conponatis."

Pour l'heure, ma traduction ressemble à quelque chose comme ça :

" Car, bien qu’elle soit la plus simple, si néanmoins vous la mettez en application, je certifie que vous avancerez plus en un mois que d’autres en dix ans. Voici donc cette théorie. Dans la mesure où, consacrant tous les jours à peine une heure à Dieu pour le salut de votre âme, ou au moins la moitié, à méditer, vous vous rassemblez discrètement en un lieu isolé pour tous les soins qui sont éloignés du salut.

En fonction de la valeur accordée à "omnibus curis", le sens de la phrase change complètement (ma traduction n'ayant d'ailleurs pas beaucoup de sens), et j'ai le sentiment de bloquer sur une structure simplissime, à trop essayer de la tordre dans tous les sens. Voici le document initial. Je vous remercie d'avance pour votre aide, et bonne journée !

 

Nouveau passage difficile.png

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Bonjour Apache,

omninus curis sepositis est un ablatif absolu : litt. : "tous les soucis ayant été laissés de côté".

quae salutis sunt = "ce qui est du salut", "ce qui appartient au salut".

On a donc : "[cette dioctrine veut] que ... vous vous placiez dans un lieu à l'écart, oubliant tous soucis, afin de méditer ce qui concerne votre salut".

Modifié par jacques
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