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Traduction d'une charte du XIe siècle (Cartulaire de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille)


Mathieucecchinato

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Bonjour à tous,

Pourrais-je de nouveau solliciter votre aide pour la traduction de cette charte en latin  produite par le monastère de Saint-Victor de Marseille au XIe siècle ?. Elle concerne le territoire de Tourrettes dans le diocèse de Fréjus.

D'avance je vous remercie et reste à votre disposition pour de plus amples renseignements.

Bien cordialement.

Mathieu Cecchinato, Montauroux, Var.

 

Transcription de la charte :

 

N° 531 (p. 525)

 

De castro Torretas. 1043.

Post felicitatis primo quidem colono ȩternȩ privationem, quȩ instinctu lividi subrogata drachonis est, salubre nostri redemptoris actum nobis est remedium largitione, qui in ipsa condempnationem radice damnata ausimus utriusque substantiȩ, quam sanguis ipsius non solum abolevit summi Patris Nati fusus, verum quoque nostras, quas in baptismatis abnueramus lavacro, offensiones, ejusdem insolentissimi reiteratas astu, penitendo propriaque largiendo spopondit nobis se daturas, inquiens : "Date elemosinam, et omnia munda sunt vobis.(1)" Quid igitur suavius, quam ut ex vilissimis transitoriisque et ad tempus creditis mercemur inextricabilia bona agellis ? aut quid facilius, ut ex visibilibus et instantissimis rebus mutuemus sydereas ȩternasque mansiones in cȩlis ? Stolidissime enim quis recusat sua pro Domino tribuere, quȩ procul dubio novit sibi in cȩlo, si quidem largiter exibuerit pro ejus amore sanctis vel pauperibus, cencies cumulata reservari ? Ob hoc ergo, nos Agellii Lautildis scilicet femina et filius meus Giraldus non differimus huic nostro qui se et largitorem hereditatis utriusque Domino exibet et heredem nostrȩ filiationis, terrenȩ videlicet, sanctisque ejus testibus, videlicet Victori et sociis ejus, quorum monasterialis ȩcclesia corpora se gaudet retentare almifica Massiliensis, dare aliquantulum nostri patrimonii ; quod et facimus. Cedimus quippe vel condonamus predicto nostro redemptori ejusque almȩ genitricis memoriȩ, quȩ sacrata consistit in eadem ȩcclesia, qua creduntur cubare venerabiliter beatissimorum predictorum artus martirum Victoris et comitum ejus, quibus nec non consignamus octavam partem quam videmur potiri in villa quȩ nominatur Torretas, quȩ est in episcopatu Frigorensi, id est Forojuliensis, quod, ab hodierno et post hac die, libere et inconvulso possideatur ab incolentibus ejusdem predictȩ basilicȩ, excepta medietate unius mansi, quam predicta Lautildis dedi filiȩ meȩ, et unam vineam quam dedi sancto Andreȩ, cujus ȩcclesia dicata consistit in eadem villa. Si qua vero (quod omnino absit) persona insurrexerit, volens hoc annulare legitimum jureque transfusum in sanctȩ ȩcclesiȩ dominium donum, minime valeat vindicare sibi quod injuste appecierit, verum, nisi resipiendo ita ut invenerit siverit, cognoscat resistere validam sibi manum, quȩ restitit olim mirabiliter Egypti principi, pertinacissimo Pharaoni.

 

(1)  : Evangile selon St-Luc, XI-41

 

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Il y a un petit doute sur l'identité de celui qui acte ; en fait, il ne semble pas se nommer, Agellii étant un nom de famille au pluriel.

 

Après la privation du bonheur éternel pour le premier habitant de la terre, à l’instigation de l'odieux serpent, le remède du salut nous fut procuré par la largesse de notre rédempteur, à nous qui avions osé  condamner les deux substances, lors de la damnation originelle, damnation que le sang du fils du Très Haut effaça, en même temps que nos péchés, contre lesquels nous nous étions prémunis dans la cuve du baptême, mais que nous avions réitérés sous la ruse de ce même démon plein d’orgueil, [le Seigneur] nous promit que si nous faisons pénitence et partagions nos biens, il nous les remettrait, disant : « Donnez l’aumône, et voilà que tout est pur pour vous ».   

Quoi donc de plus doux que d’acheter des biens que nul ne pourra nous ôter pour le prix de pauvres bouts de terrains transitoires et confiés à nous pour un temps limité ? Quoi de plus facile que de changer des éléments matériels et temporels en demeures divines et éternelles dans les Cieux ? Qui refuse stupidement d’attribuer ses biens au nom de Dieu, alors qu’il sait qu’au Ciel, ces biens, s’il les a distribués avec largesse, en Son nom, aux saints ou aux pauvres, lui seront remis accrus au centuple ?

En raison de quoi, nous, Agellii, Lautildis, ma femme, et mon fils Girald, à celui  qui se révèle, par Dieu, le dispensateur de nos deux familles et l’héritier de notre filiation terrestre ainsi qu’à ses témoins, c'est-à-dire Victor et à ses compagnons, dont l’église monastique de Marseille se réjouit de détenir les corps glorieux, nous donnons sans tarder une toute petite fraction de notre patrimoine, et ainsi faisons-nous. De fait, nous cédons, ou plutôt nous donnons sans réserve à notre rédempteur susnommé et à la mémoire de sa mère, qui, consacrée bienheureuse, est établie dans la même église, où, croit-on, reposent vénérablement les restes des bienheureux martyrs susdits Victor et ses compagnons, aux mains desquels nous le remettons, la huitième partie de ce nous nous trouvons posséder dans la ville dénommée Tourettes, de l’épiscopat de Frejurio, c'est-à-dire Fréjus, et qui, depuis hier et à partir de ce jour, est la possession franche et immuable des habitants de la basilique susdite, à l’exception de la moitié d’une maison, que j’ai donnée à ma fille, [née de ma femme] Lautildis susnommée, et d’une vigne que j’ai donnée à saint André, dont l’église consacrée est située dans la même ville. Au cas où (puisse cela ne jamais advenir !), quelqu’un s’élèverait dans l’intention d’annuler le don de propriété légitime et transmis selon le droit à la sainte Église, qu’il lui soit sans profit de revendiquer ce qu’il aura injustement convoité ; mais, si, refusant de venir à résipiscence, il ne laisse pas les choses comme il les avaient trouvées, qu’il sache qu’une main forte s’y opposera, comme elle s’est opposée miraculeusement au prince d’Égypte, l’opiniâtre Pharaon.

 

Cordialement.

 

 

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Bonsoir Jacques, 

Je ne sais comment comment vous remercier, j'y vois beaucoup plus clair maintenant. Le préambule de la charte paraissait assez complexe à traduire ! Un grand bravo ! 

Je vous joins pour infos le reste de la charte qu'il n'est pas nécessaire de traduire. Ce nom Agelii n'est plus cité dans les signataires et témoins. 

Encore merci d'avoir pris ma demande en considération et d'y avoir passé du temps ! 

Bonne soirée. 

Cordialement. 

Mathieu Cecchinato. 

 

Acta thomus indaginis hujus, anno trabeationis dominice XLIII post millesimum, indicione X, era millesima LXXXI, regnante Chono imperatore Romano.

Noticia roborationis Lautildis, supradictȩ donatricis, et filii sui Giraldi, qui hoc corroboraverunt opus, et idoneis testibus, quorum nomina subnecta sunt, firmare fecerunt. Josfredus, filius predicti Giraldi, firmavit. Rostagnus presbiter firmavit. Rainoardus Mauronus firmavit. Isnardus presbiter firmavit. Lauterius firmavit. Petrus cellarius firmavit.

 

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