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Bossuet: De l'importance de la grammaire.


scaevola

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Ave omnibus,

 

C'est véritablement la première fois que l'on me demande un travail de thème et de fait je sollicite votre aide. J'ai à traduire en latin un texte de Bossuet d'une dizaine de phrases. Le devoir est à rendre pour le 29 octobre et je compte faire ça progressivement.

Je pense donc vous donnez les phrases une par une et ensuite ma traduction. Merci de m'apporter votre aide.

 

Importance de la grammaire

De magnitudine grammaticae / De pondere gramaticae

 

1)

Ne croyez pas qu'on vous reprenne si sévèrement pendant vos études pour avoir simplement violé les règles de la grammaire.

 

ANALYSE:

 

Croire que: credo+ inf

reprendre...pour = blâmer parce que+ causale : reprehendere quod+ subj. Ici tourner impersonnel donc tourner au passif.

pendant: per + ACC

 

TRADUCTION

 

Non credite per studia quod tantium grammaticae leges violaveritis duritius reprehendi.

 

Mon gos souci reste les formes verbales.

Merci d'avance de votre aide.

Vale!

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La défense s'exprime soit par nolite+infinitif (nolite credere) soit par ne+subjonctif parfait (ne credideritis).

 

Qu'on vous reprenne : on peut rendre par "que vous serez blâmés", ce qui implique d'utiliser le participe futur avec iri, vos severissime vituperatum iri (proposition infinitive introduite par le verbe croire)

 

pendant vos études : on peut dire "pendant que vous étudiez" : dum studetis

 

pour avoir violé : on peut envisager un ablatif absolu (regulis grammaticis ruptis), ou encore une périphrase du genre "si vous avez violé" : si regulas grammaticas violavistis.

 

Donc par exemple :

 

Ne credideritis vos severissime, dum studetis, vituperatum iri, si regulas grammaticas violavistis.

 

Pour l'importance de la grammaire, on peut utiliser "pondus" mais grammatica a deux m : De grammaticae pondere.

 

Ægidius REX

 

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Les deux sont possibles, il semble qu'il s'agisse d'un traité de grammaire, on peut considérer qu'il s'adresse aux élèves au pluriel, c'est ainsi que je l'ai compris. Si toutefois il est avéré que, dans ce genre d'ouvrage, on s'adresse à son lecteur au singulier, il faudrait effectivement convertir ce pluriel par un singulier.

 

Rappelons au passage qu'il se s'agirait pas d'un tutoiement, je m'inscris en faux contre cette imbécillité universitaire récurrente qui consiste à dire que le latin tutoie.

 

Le latin ne tutoie pas puisque pour tutoyer, il faut pouvoir vouvoyer. Comme le latin ne peut pas vouvoyer, il ne tutoie pas non plus.

 

De même que les anglais ne vouvoient pas puisqu'ils ne peuvent plus tutoyer bien que cette possibilité ait existé, il suffit de relire Shakespeare pour s'en convaincre.

 

Il en résulte que pour toute deuxième personne du singulier en latin, il faudra soit transposer par un tutoiement, soit transposer par un vouvoiement en fonction du contexte ou de sa sensibilité : litteras tuas accepi se rendra donc soit par "j'ai bien reçu ta lettre" soit par "j'ai bien reçu votre lettre".

 

Morituri TE salutant, ceux qui vont mourir VOUS saluent, car je ne vois pas qu'on puisse tutoyer César, même des gladiateurs à la peine.

 

De même en grec, γνῶθι σεαυτόν doit se traduire par "connaissez-vous vous-même" c'est-à-dire par un vouvoiement, il n'y a aucune raison de tutoyer celui à qui s'adresse cet adage.

 

Ægidius REX

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9. La seconde personne a deux pronoms pour le singulier, tu et vous. Tu s'emploie dans la familiarité entre camarades, amis, parents, mari et femme, etc. Il s'emploie aussi en parlant à des enfants et quelquefois à des personnes fort inférieures. Quelquefois au contraire il fait partie du style oratoire et poétique, et c'est de lui qu'on se sert pour s'adresser aux personnages qu'on respecte le plus, aux monarques, à Dieu même. Ce tutoiement respectueux est un retour à l'antique manière de parler, où l'on ne disait pas vous à une seule personne ; et c'est cet archaïsme qui lui donne sa majesté. Dans les traductions des auteurs anciens, il est d'usage aujourd'hui d'employer le tu ; dans les traductions du XVIIe siècle, on employait la distinction moderne entre tu et vous.
(Littré)
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Tout à fait d'accord, Aegidius, et c'est bien sur le sens du "vous" français que je m'interrogeais. Une petite remarque, cependant, à propos de : γνῶθι σεαυτόν : Cette maxime relève plutôt, à mon avis, des adages du style "Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras" mais on trouve autant d'exemples contraires... Quant au "tutoiement" français, il a connu et connait bien des vicissitudes et est soumis aux évolutions de la langue. En particulier, les journalistes et beaucoup de personnes autres emploient le "tu" dans un emploi où on utilisait jadis le "on"...

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La défense s'exprime soit par nolite+infinitif (nolite credere) soit par ne+subjonctif parfait (ne credideritis).

 

Qu'on vous reprenne : on peut rendre par "que vous serez blâmés", ce qui implique d'utiliser le participe futur avec iri, vos severissime vituperatum iri (proposition infinitive introduite par le verbe croire)

 

pendant vos études : on peut dire "pendant que vous étudiez" : dum studetis

 

pour avoir violé : on peut envisager un ablatif absolu (regulis grammaticis ruptis), ou encore une périphrase du genre "si vous avez violé" : si regulas grammaticas violavistis.

 

Donc par exemple :

 

Ne credideritis vos severissime, dum studetis, vituperatum iri, si regulas grammaticas violavistis.

 

 

 

Pour l'importance de la grammaire, on peut utiliser "pondus" mais grammatica a deux m : De grammaticae pondere.

 

Ægidius REX

 

 

 

Merci beaucoup de vos réponses!

Je suis en effet d'accord avec les trois premières mais plutôt surpris de la quatrième proposition:

Nous sommes légion en classe à avoir utilisé le quod, puisque nous y voyons une causale. Alors pourquoi l'usage du "si" qui exprimerait une condition?

Et surtout pourquoi le quod serait faux?

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  • 2 semaines après...

Bien. L'échéance se rapproche et j'ai bien avancé.

Pour la première phrase j'ai mis:

 

Non credideritis vos severissime, dum studetis, reprehensum iri, legis grammaticis ruptis.

 

Est-ce juste? Et pourquoi pas quod +indicatif?

 

Bien la suite à présent:

 

2) Il est sans doute honteux de tomber en de telles fautes;mais nous regardons plus haut quand nous en sommes si fachés.

 

a) Tomber en de telles fautes= se tromper de la sorte= ita errare

sur le modèle: errare humanum est.

 

Ita errare sine dubio indignum est.

 

 

- mais nous regardons plus haut

Je trouve ce passage assez énigmatique et j'ai donc traduit littéralement:

 

Sed aspicimus supérior

 

- quand nous en sommes si fachés

quand: cum+ind= chaque fois que (répétition)

nous en sommes si fachés= ceci est pour nous sujet de douleur. Sur le modèle "ex me dolouisti": j'ai été pour toi sujet de souffrance.

 

Ex hoc tam dolemus.

hoc: anaphorique de errare.

 

Donc: Ita errare sine dubio indignum est; sed aspicimus superior cum ex hoc tam dolemus.

 

 

3) Car nous ne blâmons pas tant la faute elle-même que le défaut d'attention qui en est cause.

non pas tant que: non tam quam

en= anaphorique de faute: hujus

 

Nam reprehendimus non tam errorem ipsum quam vitium adtentionis quod hujus causam est.

 

4) Ce défaut d'attention vous fait maintenant confondre l'ordre des paroles.

(Par ce défaut d'attention vous confondez maintenant l'ordre des paroles)

 

Ipso vitio attentionis(Quo) nunc dispositionem verborum commiscetis.

 

Est-il possible d'utiliser un relatif de liaison pour reprendre "par ce défaut d'attention"?

 

5) Mais si nous laissons vieillir et fortifier cette mauvaise habitude, quand vous viendrez à manier noon plus les paroles mais les choses mêmes, vous en troublerez tout l'ordre.

 

a) Si nous laissons vieillir et fortifier cette mauvaise habitude

subordonnée de condition: Principale au futur donc futur simple ou antérieur

laisser: sino +inf

 

Sed si sinemus hanc noxiam consuetudinem maturare et confirmare

 

) quand vous viendrez à manier non plus les paroles mais les choses mêmes

 

Cum tractabitis(tractaveritis) non verba sed res ipsa

 

c) vous en troublerez tout l'ordre.

en= les choses

 

horum dispositionem turbabitis.

 

 

Donc: Sed si hanc noxam consuetudinem maturare et confirmare sinemus, cum non verba sed res ipsa tractabitis, horum dispositionem turbabitis.

 

 

Voilà, il reste encore cinq lignes que je ferai dans la semaine. Merci de m'apporter au plus vite vos lumières. Car je dois l'avouer je galère un peu. :(

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2) Il est sans doute honteux de tomber en de telles fautes;mais nous regardons plus haut quand nous en sommes si fachés.

 

a) Tomber en de telles fautes= se tromper de la sorte= ita errare

sur le modèle: errare humanum est.

 

Ita errare sine dubio indignum est.

 

Je préfèrerais "pudendum" à indignum.

 

- mais nous regardons plus haut

Je trouve ce passage assez énigmatique et j'ai donc traduit littéralement:

 

Sed aspicimus supérior

 

- quand nous en sommes si fachés

quand: cum+ind= chaque fois que (répétition)

nous en sommes si fachés= ceci est pour nous sujet de douleur. Sur le modèle "ex me dolouisti": j'ai été pour toi sujet de souffrance.

Peut-être "consideramus" et "superius", le neutre en forme adverbiale mais "altius" conviendrait mieux.

 

Je pense qu'on peut utiliser le relatif de liaison pour reprendre vitium.

 

Désolé de ne pas être plus précis, mais si j'ai toujours continué de lire du latin, mes exercices de thème remontent à ma license, c'est à dire à plus de cinquante ans...

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