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Eclipse de lune et phénomènes atmosphériques


permafrost

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Bonjour à tous !

 

Passionné d'astronomie, je travaille actuellement sur les éclipses de lune qui ont été observées au Moyen-Age et notamment au XIIème siècle. D'habitude, je parviens sans trop de difficultés à les traduire toutefois n'étant pas un latiniste accompli, il m'arrive d'avoir quelques doutes... Aussi je me demandais si vous pouviez me donner votre avis sur les deux traductions qui vont suivre :

 

1277 Die Martis 18 mensis Madii luna quasi tota passa fuit eclisum, id est deffectum.

 

Traduction: Le mardi 18 mai, la lune s’est déployée/est apparue, pour ainsi dire, totalement éclipsée, elle a disparu/elle était manquante.

 

Confirmez vous ma traduction ? A vrai dire je me demandais, s'il faut davantage considérer passa comme dérivant de Pando (déployer, étendre), ou comme dérivant de Patior (souffrir, supporter, tolérer). Pour le moment, j'ai opté pour la première solution... J'ai aussi un doute concernant la traduction de dernière partie de ma phrase id est deffectum. J'ai traduit id comme s'il s'agissait d'un pronom personnel. Cependant la lune est nom féminin en latin... Le pronom personnel attendu n'était-il pas ea ?

 

Enfin la dernière phrase que je voulais soumettre à votre avis est celle-ci. Elle fait référence non pas à une éclipse mais à un coucher de soleil vraisemblablement très rougeoyant, il me semble !

 

1276 Item 9 Kalendas Februarii, infra completorium et vesperas, sol multum rubicundus met secundus et certe met tercius aliquibus hominibus apparuit, dum vergit ad occasum.

 

Traduction : Aussi le neuvième jour avant les calendes de février, entre complies et les vêpres , le soleil, tandis qu’il s’apprêtait à se coucher, est apparu très rouge à un homme, [mais aussi] à un second et de façon certaine à un troisième.

 

Merci par avance en tout cas à tous ceux qui pourraient m'aider à perfectionner ces traductions ! Bonne soirée ! :)

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Bonjour à tous !

 

Passionné d'astronomie, je travaille actuellement sur les éclipses de lune qui ont été observées au Moyen-Age et notamment au XIIème siècle. D'habitude, je parviens sans trop de difficultés à les traduire toutefois n'étant pas un latiniste accompli, il m'arrive d'avoir quelques doutes... Aussi je me demandais si vous pouviez me donner votre avis sur les deux traductions qui vont suivre :

 

1277 Die Martis 18 mensis Madii luna quasi tota passa fuit eclisum, id est deffectum.

 

Traduction: Le mardi 18 mai, la lune s’est déployée/est apparue, pour ainsi dire, totalement éclipsée, elle a disparu/elle était manquante.

 

Confirmez vous ma traduction ? A vrai dire je me demandais, s'il faut davantage considérer passa comme dérivant de Pando (déployer, étendre), ou comme dérivant de Patior (souffrir, supporter, tolérer). Pour le moment, j'ai opté pour la première solution... J'ai aussi un doute concernant la traduction de dernière partie de ma phrase id est deffectum. J'ai traduit id comme s'il s'agissait d'un pronom personnel. Cependant la lune est nom féminin en latin... Le pronom personnel attendu n'était-il pas ea ? Bien raisonné: id ne représente pas la lune; il est sujet de l'expression "id est" = "c'est à dire"

Enfin la dernière phrase que je voulais soumettre à votre avis est celle-ci. Elle fait référence non pas à une éclipse mais à un coucher de soleil vraisemblablement très rougeoyant, il me semble !

 

1276 Item 9 Kalendas Februarii, infra completorium et vesperas, sol multum rubicundus met secundus et certe met tercius aliquibus hominibus apparuit, dum vergit ad occasum.

 

Traduction : Aussi le neuvième jour avant les calendes de février, entre complies et les vêpres , le soleil, tandis qu’il s’apprêtait à se coucher, est apparu très rouge à un homme, [mais aussi] à un second et de façon certaine à un troisième. Secundus et tertius ne peuvent s'accorder qu'avec "sol"; donc, ce soleil très rouge est apparu à quelques hommes "au double et même sûrement triple de son volume" (quand l'atmosphère est très humide, il y a parfois ce phénomène de loupe qui fait paraître le couchant beaucoup plus volumineux qu'il ne l'est) ( ou alors "un second soleil, puis un troisième est apparu... etc...)

Merci par avance en tout cas à tous ceux qui pourraient m'aider à perfectionner ces traductions ! Bonne soirée ! :)

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Merci beaucoup Raoul pour ces éclaircissements ! :)

 

Concernant le ou les soleils rouges de 1276, votre seconde traduction me semble être celle qui s’approche le plus de qu'ont dû observer ces quelques hommes il y a quelques siècles, (même si sincèrement votre première traduction aurait été beaucoup plus bénéfique pour mes recherches). Il s'agit probablement d'une parhélie, également connue sous le nom de "faux soleils". Les contemporains consignaient ce phénomène optique assez fréquemment. Il tend à se produire le plus souvent lorsque le soleil est assez bas dans l’horizon et lorsque les rayons du soleil sont réfléchis et réfractés par les cristaux de glaces présents dans l’atmosphère.

 

J'aurai juste une dernière question: à quel verbe pourrait correspondre le terme met dans cette phrase. Que ce soit dans le Du Cange ou le Gaffiot, je ne suis pas parvenu à retrouver à quel verbe il appartenait !!

 

Voici la traduction française de la chronique de Matthieu Paris qui décrit une parhélie pour l'année 1233:

 

Prodige surprenant dans le ciel, qui apparut en Angleterre, l’an du Seigneur 1233, le sixième jour avant les ides d’avril, l’an dix-septième du règne de Henri III. Il dura depuis le lever du soleil jusqu’à midi. Vers le même temps, le sixième jour avant les ides d’avril, à la première heure du jour, dans le pays de Hereford et de Worcester, quatre faux soleils apparurent dans le soleil, sans compter le véritable soleil ; ils étaient de couleur rouge. Un grand cercle de couleur blanche et d’une largeur apparente d’environ deux pieds, semblait embrasser dans son contour toute l’Angleterre. Ce cercle était coupé sur les côtés par des demi-cercles, et vers les points d’intersection, apparaissaient les quatre faux soleils dont nous avons parlé. Le véritable soleil se trouvait dans la région de l’orient[…]Page 287.

 

Source: D’après MATTHIEU PARIS, La Grande Chronique d’Angleterre. Le double couronnement d’Henry III, Tome V 1216-1233. Traduit du latin par A Huillard- Breholles et revu par Nathalie Desgrugillers, Paléo, Sources de l’Histoire de l’Angleterre, Clermont-Ferrand, 2004.

 

Encore merci pour le temps que vous avez consacré afin de répondre à mes interrogations!

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Merci beaucoup Raoul pour ces éclaircissements ! :)

 

Concernant le ou les soleils rouges de 1276, votre seconde traduction me semble être celle qui s’approche le plus de qu'ont dû observer ces quelques hommes il y a quelques siècles, (même si sincèrement votre première traduction aurait été beaucoup plus bénéfique pour mes recherches). Il s'agit probablement d'une parhélie, également connue sous le nom de "faux soleils". Les contemporains consignaient ce phénomène optique assez fréquemment. Il tend à se produire le plus souvent lorsque le soleil est assez bas dans l’horizon et lorsque les rayons du soleil sont réfléchis et réfractés par les cristaux de glaces présents dans l’atmosphère.

 

J'aurai juste une dernière question: à quel verbe pourrait correspondre le terme met dans cette phrase. Que ce soit dans le Du Cange ou le Gaffiot, je ne suis pas parvenu à retrouver à quel verbe il appartenait !!

 

Voici la traduction française de la chronique de Matthieu Paris qui décrit une parhélie pour l'année 1233:

 

Prodige surprenant dans le ciel, qui apparut en Angleterre, l’an du Seigneur 1233, le sixième jour avant les ides d’avril, l’an dix-septième du règne de Henri III. Il dura depuis le lever du soleil jusqu’à midi. Vers le même temps, le sixième jour avant les ides d’avril, à la première heure du jour, dans le pays de Hereford et de Worcester, quatre faux soleils apparurent dans le soleil, sans compter le véritable soleil ; ils étaient de couleur rouge. Un grand cercle de couleur blanche et d’une largeur apparente d’environ deux pieds, semblait embrasser dans son contour toute l’Angleterre. Ce cercle était coupé sur les côtés par des demi-cercles, et vers les points d’intersection, apparaissaient les quatre faux soleils dont nous avons parlé. Le véritable soleil se trouvait dans la région de l’orient[…]Page 287.

 

Source: D’après MATTHIEU PARIS, La Grande Chronique d’Angleterre. Le double couronnement d’Henry III, Tome V 1216-1233. Traduit du latin par A Huillard- Breholles et revu par Nathalie Desgrugillers, Paléo, Sources de l’Histoire de l’Angleterre, Clermont-Ferrand, 2004.

 

Encore merci pour le temps que vous avez consacré afin de répondre à mes interrogations!

 

 

C'est très intéressant et en effet il s'agit sûrement de double ou triple soleil plutôt que de double ou triple volume (phénomène trop commun pour avoir été répertorié)

A propos de "met", il ne s'agit normalement que d'une particule de renfort, toujours enclitique et liée à un pronom (ex.: "egomet ipse, semet, etc...) Je ne l'avais jamais vue détachée ainsi...mais au moyen âge, on trouve un peu de tout.

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