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Bill

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Messages posté(e)s par Bill

  1. il y a une heure, Cloelia a dit :

    C'est que Google trad ignore qu'il n'y a pas d'articles en latin ni article défini, ni article indéfini. Des hommes et les hommes par exemple se traduisent de la même manière, c'est-à-dire homines.

    Juste un mot: "DE hominibus et plantis" veut dire " AU SUJET des hommes et des plantes"

  2. il y a une heure, Jesse P. a dit :

    Bonjour, je dois utiliser dans un texte la phrase "Il est bientôt l'heure de partir." traduite en latin.

    J'ai essayé plusieurs sites de traduction automatique, mais j'obtiens des versions différentes.

    Cependant, celle qui revient le plus souvent est "Prope tempus est ut relinquam." Puis-je me fier à cette traduction ?

    Merci d'avance pour votre aide,

    J.-C. Pittet

    Bonjour, méfiez-vous des traductions automatiques: elles sont très rarement, voire jamais correctes... Je vous propose: Tempus discedendi propinquum est. "Est" n'est pas indispensable: Tempus discedendi propinquum  est aussi correct. De même que d'autres propositions que l'on vous donnera...

  3. il y a 3 minutes, Cloelia a dit :

    Sur la première image moi aussi je lis "MONS IN DEO CALIDUS" mais l'inscription sur la deuxième image est indistincte. Je crois quil faut changer l'ordre des mots et lire « Calidus mons in Deo », c'est-à-dire Chaumont-d'Anjou en Dieu. Voir https://www.cosmovisions.com/monuChaumont.htm
    « Chaumont-d'Anjou (Calidus mons) est une commune de France, dans le département du Maine-et-Loire. »

    Cf. https://www.bremm.info/fl_xga.htm?/chronik.htm  "Les Romans y plantèrent les premières vignes sur le Bremmer Calmont parce qu'ils avaient reconnu les avantages du sol d'ardoise sur les coteaux escarpés et ensoleillés. Ils appelèrent la montagne « calidus mont » - heißer Berg /montagne chaude - parce qu'elle est exposée au sud avec des conditions climatiques extrêmement favorables."

    Je lis Sainct Chaumond Melchior Mitte. Il fut marquis de Chaumond (calidus mons)

  4.  

    Bonjour,

    À propos du passage

    Parcentes sibi non modicum quod pena exilii et relegationis perpetue eidem non infligimus prout dni pape constitutiones et leges imperiales insinuare videntur. In testimonium autem erroris sui salutatem penitentiam infrascriptam eidem Uberto duximus infligendam,

    le pronom sibi ( parcentes sibi) équivaut à ei ! Compte tenu de l’évolution de l’usage du pronom réfléchi en latin médiéval , il faut traduire Parcentes sibi non modicum quod comme si on lisait Parcentes EI non modicE quod…

    Ici l'usage du pronom réfléchi se rattache à la pratique en latin médiéval de désigner par ce moyen le personnage le plus important de la phrase (et du document), en l'occurrence Umberto.

    Il en va de même pour l’emploi de  erroris SUI où SUI erroris désigne évidemment « l’erreur » d’Umberto et non celle impensable  des inquisiteurs. SUI (erroris)  et( parcentes) SIBI sont au même niveau de compréhension : Duximus…in testimonium erroris sui : nous AVONS PENSÉ en témoignage de son erreur…

    La traduction de Parcentes sibi non modicum signifie donc «  Nous l’épargnons grandement… »

     

    cordfialement

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  5.  

    J'ai donc poursuivi la traduction des poèmes de Catulle, et voici mes nouvelles interrogations.

    Bonjour !

    À lire vos propos et les remarques de Jacques, je comprends que vous vous êtes attelé à un travail important ! Bravo et courage ! En ce qui me concerne, pour ne pas vous aiguiller sur de mauvaises voies ( l’agrégation que vous préparez ne ressemble en rien ni à celle que j’ai présentée ni à celle qui a cours aujourd’hui), je me contenterai de quelques notes .

    Poème 6

    « la juxtaposition des deux verbes uiduas et clamat » : attention : viduas n’est pas le verbe  mais l’adjectif viduus qui s’accorde à noctes.

    Tacitum …clamat : voilà un bel oxymore : « un silence assourdissant » !

    Poème 7

    v. 3-4
    Quam magnus numerus Libyssæ harenæ
    Lasarpiciferis iacet Cyrenis
    => "En aussi grand nombre que les grains de sable de libyens qui couvrent le sol de Cyrène, la fertile en laser"

    Le quam du vers 3 correspond au tam du vers 9. Catulle a renversé l’ordre habituel   tam… quam « autant (aussi)… que ». Ce tam est aussi en corrélation avec  quae (v.11) : Tam (v.9)… quae ( v.11) = « tellement que » . Quae reprend basia.


    Poème 8

    v. 4-5
    Cum uentitabas quo puella ducebat
    Amata nobis quantum amabitur nulla.
    => "… quand tu allais souvent là où t'appelait une jeune fille aimée de nous comme aucune ne sera aimée."

    Le moi intérieur parle à Catulle dans ce chant. Je maintiens le "nous" qui renvoie à Catulle et sa conscience. Je me rends compte que mon incompréhension, en général, viens de ces petits mots comme quantum ici, un intensif numéral je crois.

    Vous avez raison de relever le dédoublement de Catulle. C’est habituel chez lui. D’autres carmina l’expriment.

    Ventitabas : est bien le fréquentatif de venire. Le verbe ducebat appliqué à une femme n’est pas anodin. Pour Catulle, c’est Lesbie qui conduit, qui est le chef- dux, elle tient le rôle du mari.  Ainsi uxorem DUCERE  signifie « prendre pour épouse. » Je ne refuserais pas « tu trottais de tous côtés » pour traduire ventitabas.

    Quantum ( sous-entendu tantum) : autant que. « Aimée de nous autant qu’aucune autre ne sera aimée »

    v. 11
    Sed obstinata mente perfer, obdura
    => "… au moyen de ton esprit persévérant, supporte, tiens-bon"

    Là, c'est le vocabulaire qui m'embête surtout. L'esprit persévérant, ça pas très heureux comme traduction… "Supporte et abstiens-toi", Marc-Aurèle ; on est dans une sorte de stoïcisme. L'idée c'est que l'esprit doit passer outre, doit oublier la rupture amoureuse.

    Obstnata…obdura (11)…obdurat (12)…destinatus obdura (19) : c’est la même idée fixe ! Catulle, à nouveau en se dédoublant, tente de se convaincre  de ne plus céder à la séduction de Lesbia.

    Sed obstinata mente : « Mais d’un cœur opiniâtre… »

    v. 12-13
    Iam Catullus obdurat,
    Nec te requiret nec rogabit inuitam
    => "Maintenant Catulle tient bon, il n'ira plus te chercher / réclamer ni ne t'implorera contre ton gré."

    Iam peut être traduit par « désormais ».

    Ici, en me relisant, je crois que c'est plus un problème de compréhension que de grammaire. J'ai bien traduis, mais je ne suis pas sûr de comprendre le "il". Est-ce que le moi intérieur est en train de raconter, de décrire la scène, et auquel cas le "Catulle" et le "il" désignent bien le poète ; ou alors est-il toujours en train de parler à Catulle (sorte d'apostrophe), auquel cas je ne vois pas à qui le "il" renvoie… je penche pour la première hypothèse mais par rapport au discours direct, au début du poème, ça me fait un effet bizarre…

    Il s’agit bien de Catulle « dédoublé ».

     

    v. 17
    cuius esse diceris ?
    => "A qui appartiendras-tu ?"

    Est-ce juste ? J'ai l'impression que le latin dit plutôt : "Dira-t-on de qui tu es ?"

    Littéralement : À qui seras-tu dite appartenir= À qui dira-t-on que tu appartiens ? cuius est un génitif de possession.

     

    Poème 9

    v. 1-2
    Verani, omnibus e meis amicis
    Antistans mihi milibus trecentis
    => "Veranius, me surpassant parmi tous mes trois cent mille amis"

    L'ablatif, l'ablatif, l'ablatif. Le participe peut-être un peu. Ma traduction semble en faire un génitif partitif j'ai l'impression…

    Omnibus e meis amicis = ex omnibus meis amicis : de (parmi) tous mes amis, tu es au premier rang. Le partitif peut se rendre par un génitif ou ex et ablatif (c’est le cas ici) ou inter et accusatif.


    Poème 10

    v. 5-8
    Huc ut uenimus, incidere nobis
    Sermones uarii, in quibus, quid esset
    Iam Bithynia, quo modo se haberet,
    Ecquonam mihi profuisset ære.
    => "Comme nous venions d'arriver, nous tombèrent dessus divers sujets de conversation, parmi lesquels l'apparence actuelle de la Bithynie, l'état de ses affaires, un potentiel gain d'argent en ma faveur…"

    J'ai bien vu qu'il s'agissait d'interrogatives indirectes qui développent l'idée des sujets divers et variés abordés pendant la discussion entre Catulle et Varus. Je pense éviter le problème en ne faisant pas en français d'interrogatives indirectes. Peut-on me le reprocher ?

    Jacques pourra vous répondre… Pour ma part je n’y vois aucun inconvénient d’autant plus que vous avez bien reconnu les interrogations indirectes.

    v. 9-11
    Respondi id quod erat, nihil neque ipsis
    Nec prætoribus esse nec cohorti,
    Cur quisquam caput unctius referret.
    => "Je répondis ce qu'il en était, qu'il n'y avait rien ni pour les prêteurs en personnes ni pour leur cohorte, pas même de quoi en retirer une tête enduite de parfums."

    Ici, c'est le ipsis qui me dérange (j'ai pensé à "les prêteurs eux-mêmes" ou à "ces piètres prêteurs" voire "ces prêteurs de pacotille", mais ce serait confondre avec un istis). Le cur introduit une interrogative indirect, sauf erreur de ma part. Je contourne allègrement une construction que je ne comprends pas, le quisquam m'emmerdant également… les pronoms et moi… Ça va se sentir à plein nez que je ne suis qu'une escroquerie…

    Ipsis… praetoribus : les préteurs eux-mêmes. Attention à l’orthographe : prÉteurs et non prÊteurs !

    Nihil (est) cur : il n’y a pas de raison pour que

    Quisquam : quelqu’un, on.

    v. 14-16
    "At certe tamen", inquiunt, "quod illic
    Natum dicitur esse comparasti
    Ad lecticam hominis."
    => "Et pourtant ce qui est sûr, disent-ils, c'est que tu as acheté, dit-on, ce qui est né en cet endroit, tu t'es procuré des porteurs."

    La relative "quod illic natum dicitur esse" porte sur "hominis", sauf erreur de ma part : "tu t'es procuré des hommes pour porter ta litière, des hommes qui, dit-on, sont du pays." Je garde l'ordre du latin, mais ça me force à répéter comparasti et en plus je lui donne deux sens différents : "tu as acheté" puis "tu t'es procuré". Soit je change l'ordre, soit je répète lourdement "tu t'es procuré" ou "tu as acheté". Qu'en pensez-vous ?

    Je ferais de ad lecticam hominis un apposé à quod illic natum (Tu t’es procuré) ce qui (quod) est né là-bas, ( provient de là), dit-on, (à savoir) des porteurs de litières.

    Hominis ou homines ? Les manuscrits varient. Hominis ne peut être, me semble-t-il, un archaïsme pour homines. Je penche donc pour la forme « homines »

    Ad lecticam hominis équivaut à  lecticarios : des porteurs de litières.

    v. 18-20
    "Non", inquam, "mihi tam fuit maligne,
    Vt, prouincia quod mala incidisset,
    Non possem octo homines parare rectos."
    => "…je dis : "Non, elle ne m'aa pas été si mesquine, la province où l'on m'avait envoyé / qui m'avait échu, pour que je puisse me procurer huit hommes de belle prestance".

    Je n'ai sûrement pas compris la place du "ut".

    tam…ut : au point que. « Ce ( Le sort) ne m’a pas été  à ce point chiche  que , puisque une mauvaise province m’était tombée dessus, je… » 


    Poème 12

    v. 6-8
    … crede Pollioni
    Fratri, qui tua furta uel talento
    Mutari uelit
    => Crois-en ton frère Pollion qui voudrait  bien échanger tes larcins contre un talent"

    Mutari c'est l'infinitif de mutor, donc muter, transformer. Il veut racheter les fautes de son frère. Je comprends ce que vient faire le uel, qui, normalement, signifie "ou bien"… je ruse, à mon habitude…

    Mutari : inf. PASSIF de mutare. :littéralement : «  qui voudrait que tes vols soient rachetés… »

    Vel : peut vouloir dire « même », «  ne serait-ce que » : « soient rachetés même pour un talent »


    Poème 15

    v.13
    Hunc unum excipio, ut puto, pudenter,
    => Je n'excepte que lui seul, comme je pense, avec réserve

    Le sens de l'accusatif m'échappe. Catulle s'adresse au sodomite Aurelius qui aime agiter son pénis et enfiler des jeunes hommes ici et là. Je ne vois pas à qui peut bien renvoyer le hunc.

    Hunc désigne le puerum du vers 5,  l’amant ( Juventius ?) de Catulle.

    v.17-19
    A ! tum te miserum malique fati,
    Quem attractis pedibus patente porta
    Percurrent raphanique mugilesque.
    => "ah ! alors, misérable, malheur à toi ! qu'on fasse courir sur tes pieds liés à travers la porte ouverte les raiforts et les mulets."

    L'ablatif absolu patente porta me pose problème. Je pense qu'ensuite il est question d'une tige qu'on abat sur les pieds (raiforts) puis de mulets pour écarteler le sodomite. Après, la note me parle de poisson "muge" ou "mulet"… les raiforts seraient des racines qui se mangent. Je vois pas ce que la nourriture vient faire là…

    Porta patente : c’est bien un ablatif absolu : littéralement « la porte étant ouverte ». Bien entendu « la porte » est une métaphore…

    Pour châtier les adultères ou les sodomites, on « y » introduisait raifort et mulets… !!!

    RAS dans le poème 11, 13, 14 et 14b ! (amen…) Je vais rééditer pour compléter les trous.

     

    Cordialement,

     

     

  6. Le 24/06/2022 à 02:18, Lautréamont a dit :

    Bonjour,

    Jacques vous a déjà bien conseillé. Je me permets d'écrire mes interventions (en bleu) à même vos réflexions, ce qui allonge la sauce...

     

    ________________________CHANT 1

    v. 9-10
    […] quod, o patrona uirgo,
    Plus uno maneat peremne sæclo.

    J'y vois un quod+subj, sorte d'exclamation (de mémoire, je n'ai ni mon précis ni mon Sausy à portée…).Maneat est un subjoncif de souhait : «  Puisse-t-il perdurer… » L'expression "patrona uirgo" me pause (POSE) problème par l'inélégance de la traduction "vierge patronne" ; j'y préfère "vierge protectrice", pour respecter l'utilisation adjectivale de "uirgo" qu'on retrouve dans "Vierge Marie", mais bon… patronne ou protectrice, même si on est proche du latin, c'est laid… la "vierge tutélaire" est merveilleux, mais "tutélaire" n'est pas le "patrona" et se trouve en adjectif….Patrona peut être un subst : Vierge, (ma) protectrice.La ponctuation n’existant pas dans les manuscrits, vous pouvez très bien envisager une virgule entre patrona et virgo.  Je sèche donc. Le "plus uno sæclo" me pause (pose)aussi problème. George Lafaye (1923…) propose "au-delà d'un siècle". J'envisageais de garder la valeur de l'ablatif : "pour plus d'un siècle" voire "pour un siècle de plus", ce qui accentuerait le "unus" je pense. Uno… saeclo  est une hyperbate qui met  uno  en évidence : Plus qu’un SEUL siècle.

    => "… qu'il reste en bon état, ô vierge protectrice, pour un siècle de plus." (ma proposition de traduction)



    CHANT 2

    v. 5-7
    Cum desiderio meo nitenti
    Karum nescio quid lubet iocari
    Et solaciolum sui doloris

    Le "lubet" (libet) est pour moi ici un impersonnel suivi de l'infinitif, mais je n'arrive pas à une traduction élégante, peut-être à cause du flou de l'analyse grammaticale qui entoure ces trois vers… Le participe "nitenti", que je rattache à "desiderio meo", a été quelque peu délicat à traduire. Le "solaciolum" occupe pour moi la même fonction que "karum" vis-à-vis du "nescio quid" mais impossible de trouver une tournure adéquate. L'utilisation d'un gérondif me semble trop maladroit.

    => "…quand il plaît à mon riant plaisir de badiner avec je ne sais quel charme en consolation légère de sa douleur." (id.)

    S’il y a bien un passage ambigu parmi ceux que vous proposez, c’est bien celui-là ! N’étant pas Français, j’ignore la procédure suivie en agrégation en France. Pour ma part jamais je ne demanderai à un candidat à l’agrégation en Belgique de traduire non seulement ce passage mais également Catulle tant ce poète est insaisissable. Je pense d’ailleurs que si vous êtes interrogé sur le Véronais, il serait bon d’insister sur le fait que, plus que tout autre poète, Catulle avance masqué. Jacques pourra vous être de meilleur conseil que moi à ce sujet.

    Nitenti vient-il de niteo  ou nitor ? Les commentateurs hésitent…

    Desiderio constitue un typique double sens et peut désigner aussi bien l’être aimé que la nostalgie qu’il inspire de sorte que suis doloris et plus loin (v.8) gravis ardor reviennent aussi bien à Catulle qu’à son amie.



    CHANT 3

    v. 17-18

    Tua nunc opera meæ puellæ
    Flendo turgiduli rubent ocelli.

    Première remarque, le "meæ puellæ; il s'agit pour moi du même qu'en 2,1, 3,3 et 3,4. Il faudrait donc garder la même tournure (et pareillement pour la suite, dès que Catulle désigne sa Lesbie par "meæ puellæ »). Á propos de « puella » , veillez à ne pas y voir systématiquement « Lesbia » et à ne pas exagérer le rôle de « Lesbia » dans la vie sentimentale du poète. Sur les 116 pièces du corpus, Lesbia est mentionnée 16 fois à travers 13 carmina. Elle ne fut pas la seule amie du poète : Il y eut  également Ipsitilla,Aufillena, Amaeana, Rufa, Quintia et aussi des amants : Veranius, Juventius. Sans compter, et ce n'est pas secondaire, que « puella » peut désigner également la poésie ce que des commentateurs n’ont pas hésité à dire à propos du carmen 3 justement. Mais ça, je pense que vous serez tous d'accord avec moi. Ma deuxième remarque porte sur le "flendo". Sur internet, on le fond dans les traductions avec le verbe "rubent". C'est logique en français, mais pour moi ce n'est pas le latin (et on pourrait me le reprocher en concours ?). George Lafaye ne fait pas mieux qu'eux : "les beaux yeux de mon amie sont gonflés et tout rouges de larmes". Pour moi, les "ocelli" (N. pl.) sont "flendo turgiduli" avant d'être "rubent", donc "gonflés par le fait de pleurer", et donc sont devenus "rouges". Je passe donc par le nom pluriel de "pleurs" pour rendre cette idée. Qu'en pensez-vous ? Turgiduli et rubent peuvent selon moi se raccrocher tous deux à flendo : les pleurs gonflent et rougissent les ocelli.

    Attention aux diminutifs : ils peuvent exprimer l’affection, la commisération, l’ironie, le mépris, l’apitoiement MAIS DIMINUENT RAREMENT, ce qui ne rend pas les traductions aisées. Mais, j’ai cru bon de l’écrire, Catulle est  insaisissable , il  avance masqué. H. Bardon traduit ocelli  par «  les grands beaux yeux »(Sic). Comment traduiriez-vous   turgiduli ?...

    => "Par ta faute à présent les yeux de ma bien-aimée, gonflés par les pleurs, sont rouges."

    CHANT 4

    v. 3-4

    Neque ullius natantis impetum trabis
    Nequisse præterire

    C'est ici surtout le nom "impetum" qui m'embête. C'est un élan, un mouvement en avant, la vitesse. Je vois l'image. Mais ce n'est pas le mot "course" proposé par le traducteur. Problème de purisme ? En tout cas ma traduction sonne maladroite je trouve :

    => "[la felouque dit] et que l'élan d'aucun vaisseau ne pouvait la devancer".

     

    Tout d’abord, n’oubliez pas que Phaselus   est personnifié.( Pardon d’être aussi intrusif mais sait-on jamais au cours de vos épreuves d’agrégation…). Il est l’allégorie de Catulle, de sa vie; peut-être  est-il aussi l’incarnation du manifeste littéraire des poetae novi, et N’ AURAIT rien à voir avec un fait précis de sa biographie. (Mais les interprétations sont nombreuses et variées…) Phaselus peut se traduire de différentes manières : « esquif, barque, bateau, nef, canot etc. »

    Impetum : « …que nulle embarcation, dans sa rapidité , n’était capable de le (la) dépasser.

    La traduction « course » - je propose « rapidité »- est   amenée par celerrimus, volare  et praeterire. « Course » est une bonne traduction, d’autant plus que  Catulle s’est inspiré du Grec Callimaque : Sur mer je voguais, tantôt dans le vent, et tendant ma voile à mes cordages, tantôt sur les eaux calmes où régne Galéné, la brillante déesse, et ramant vigoureusement avec mes pieds . Et ainsi je justifiais mon nom . Cela jusqu'au jour où j'échouai aux rivages d'Ioulis… ( Épigramme 5). Et Ovide se souviendra du c.4 en Tristes , I,10 : « Déploie-t-on les voiles, il glisse au moindre souffle ; agite-t-on les rames, il obéit aux efforts du rameur ; non content de vaincre à la course les autres vaisseaux qui l'accompagnent, il rejoint ceux qui l'ont devancé au sortir du port ; il résiste à la lame, il soutient le choc des vagues les plus hautes, et, battu par les flots furieux, il ne faiblit jamais. »

    Et hoc negat minacis Adriatici
    Negare litus insulasue Cycladas

    Ici, "negat" + prop. inf., donc sujets à l'accusatif. Soit. Mais la double négation… j'ai essayé de garder l'ordre latin,( vouloir garder l’ordre latin n’est pas toujours judicieux) en mettant lesdits sujets après le verbe à l'infinitif. C'est un peu trop lourdingue… mais je me voyais mal déplacer l'accumulation de Catulle avant cet infinitif. Sur internet,on propose une alternance avec "ni", mais celle-ci n'est pas dans le texte… Je ne suis pas sûr qu'isoler la "le rivage de la menaçante Adriatique" avant l'infinitif et omettre celui-ci par la suite dans une accumulation soit plus heureux.

    => "Et elle dit que ne peuvent le nier le rivage de la menaçante Adriatique ou (et) les îles des Cylcades".Cyclades !

    VV7-9 : ve…que…que…ve.  C’est une accumulation que je n’hésiterais pas à rendre dans la traduction.  Ve peut équivaloir à et.

    Le 24/06/2022 à 02:18, Lautréamont a dit :

     

     

     




     

     

     

  7. Il y a 15 heures, RANDOLET a dit :

    Bonjour,

    Je souhaite lancer une activité d'importation de vins français en Belgique et pour cela, j'aimerais lui donner un nom latin.

    J'avais tout simplement pensé à "Vins de France" que les traducteurs automatiques me traduisent comme Vina Gallica. Ce nom me plaît assez bien mais j'aimerais être certain de sa traduction.

    Quelqu'un pourrait-il m'aider ?

    Merci à tous

    Manu

    Vina Gallicana

     

  8. Il y a 17 heures, jacques a dit :

    Bonsoir Mikoyan et Bill,

    - Je mettrais « la » plutôt que « leur » à la fin de la seconde ligne.

     

    - Le texte latin est fautif : il faut corruptos sensus : l’auteur a perdu le fil de la construction grammaticale. Mais le sens ne fait pas de doute.

     

    - asserere a souvent le sens de « établir comme vrai », « fonder »

     

    Je traduirais autem par « que dis-je ? » : à y réfléchir, répondre par des arguments semble finalement trop respectueux de l’adversaire…

     

    A la fin, je dirais « indignes qu’on y réponde ».

    Cordialement.

    Bonjour Jacques, "corrupti sensus"/ " corruptos sensus"? J'avoue ne m'expliquer ni l'une ni l'autre leçon... même en faisant de "corrupti sensus" un génitif singulier en relation, comme "daemonum" ,avec "instinctu"

  9. à l’instant, Bill a dit :

    Bonjour: "prosternere" signifie abattre, terrasser": "Terrassons ces séducteurs que nous voyons confirmer certaines de leurs erreurs par le témoignage des Écritures suite à leur compréhension pervertie (défectueuse) qu'ils en ont. Nous voyons en vérité que ce sont  leurs esprits corrompus qui les inventent sous l'inspiration des démons plutôt qu'ils ne les étaient par l'autorité des Écritures. Ce qu'ils s'efforcent donc d'affirmer par le témoignage de l'Écriture, détruisons-le entièrement par ce même témoignage. Mais foulons aux pieds ,telles des divagations , ce qu'ils nous paraissent conjecturer, comme indignes d'y être répondu.

     

  10. Il y a 9 heures, dubois a dit :

    Credo, nisi eam exerces, aut si tibi est natura tardior. Themistocles omnium civium perceperat nomina. Equidem non modo eos novi, sed eorum patres etiam et avos. Nullus senex oblitus est quo loco thesaurum obruerat ; omnia quae curat meminit : vadimonia constituta, qui sibi, cui ipse debet

    Et alors? Quel est le problème? Nous devons deviner?

  11. Il y a 10 heures, jacques a dit :

    Le fait que vous traduisiez relativement bien (faux-sens sur exitium), mais que vos analyses soient souvent erronées montre que vous n'avez pas besoin de cet intermédiaire.

    C'est la grammaire mentale qui doit fonctionner !

    Bonjour Jacques, je vous signale que le même travail a été demandé sur un autre site , dont voici le libellé. Je suis tenté de croire que une ttaduction provient de là...

    Bonjour, j'aimerais avoir de l'aide pour traduire ces trois phrases en latin avec pour chaque phrase, le genre, le cas et la fonction de chaque mot. Par exemple, au nominatif singulier (sujet). Merci d'avance !

    1) Romulus post exitium a populo Quirinus uocatus est.

    2) Numa Romanis persuadet eos sine praeda uiuere posse.

    3) Populus Romanus semper existimauit Numam Pythagorae discipulum fuisse.

  12. Il y a 11 heures, Evan a dit :

     

    Bonjour, je vous mets quelques notes à côté de vos réponses.

    Romulus post exitium a populo Quirinus vocatus est.

    1) Romulus = Nominatif Sing Sujet  De quel verbe Romulus est-il sujet.

    post = adverbe suivi de l'accusatif Post n'est pas un adverbe!

    exitium = Accusatif Sing COD : Acc sg correct. Mais quel est le genre de "exitium"? Il n'est pas COD!

    a = pronom relatif suivi du Datif: non c'est faux. Comment pouvez- vous dire que "a" est un pronom relatif...

    populo = Datif pluriel COI/COS: non

    Quirinus = Nominatif Singulier attribut du sujet: attribut: soit, admettons.

    vocatus est = parfait voix passive avec le verbe être : analyse à améliorer: à quel mode? quel est l'infinitif de "vocatus est"

     

    Romulus, après avoir été chassé, fut appelé Quirinus par le peuple. Post exitium: que veut dire " exitium"?

    Numa Romanis persuadet eos sine praeda uiuere posse

    2) Numa  = Nominatif singulier sujet 

    Romanis = Datif pluriel COI: Il faut trouver une autre justification pour ce datif.

    persuadet = persuader 3e pers Sing présent indicatif

    eos = pronom suivi ablatif : revoyez la nature et la déclinaison de "eos"! pronom suivi ablatif ne veut rien dire! Quelle est la nature de la proposition "eos posse"?

    sine = négation invariable: sine est une préposition . Quel cas veut-elle? ( voir praeda)

    praeda = ablatif singulier Complément circonstanciel de manière (avec l'idée de sans = sine) l'ablatif est voulu par?

    uiuere verbe vivo à l'infinitif présent.

    posse = pouvoir infinitif 

    Double infinitif renvoie à l'idée du conditionnel "pourraient"/possibilité: non. Où allez- vous  chercher cela? Vous analysez à partir de la traduction alors que c'est le contraire qu'il faut faire: analyser PUIS traduire. Quelle est la nature de la proposition "eos posse"

     

    Numa persuade les Romains qu'ils pourraient vivre sans butin.:  pourraient? non.


    Populus Romanus semper existimauit Numam Pythagorae discipulum fuisse.

    3) Populus = Nominatif Sing Sujet: Que veut dire "populus"?

    Romanus = Nominatif Sing adjectif épithète donc sujet

    semper = adverbe invariable

    existimauit = verbe existimo au parfait de l'indicatif voix active

    Numam = Accusatif Sing COD : fonction?

    Pythagorae = Génitif Sing Complément du nom: oui mais de quel nom?

    discipulum = Nominatif Sing attribut du sujet (introduit grâce au verbe d'état fuisse): pas nominatif! l'attribut a le même cas que le sujet! quel est le sujet de fuisse?

    fuisse = verbe être infinitif parfait idée de condition 

    Numa = Numa Populus 2e roi de Rome, successeur de Romulus : NUMA TOUT COURT!

     

    Le peuple romain a toujours pensé que Numa était un disciple de Pythagore. "fuisse": non pas "était" ( vous auriez "esse") mais?

     

     

  13. Il y a 4 heures, Evan a dit :

    Bonjour, j'aurais besoin d'aide pour une longue phrase à analyser par groupe de mots (avec le cas, le genre et le nombre). J'ai la traduction en français si sa peut vous aider.

    Merci d'avance.

    Français : Moi, je vois une assemblée très pacifique ; les Romains étaient avides de concorde ; Romains, Numa Pompilius vous donne le goût de la paix ; tu vois par ce moyen les travers de ce peuple ; ce Sabin pense qu'il adoucira les Romains ; le peuple t'a raconté cette guerre ; il m'a dit qu'il était pacifique ; le peuple s'est donné un roi ; les voisins lui ont donné un roi ; les gens de bien se détournent du vice.

    Latin : Romani, otium et condordiam ualde desideratis ; putat populus Numam sibi multa dedisse ; mihi multi amici sunt quia condordiae auidus sum ; ego te in concilio uidi ; dei uiros quietissimos amant eisque dant multa ; Romulus optimos Romanorum ad se uocauit.

    Je ne vois aucun rapport entre le texte français et le texte latin. ...

  14. Il y a 13 heures, jacques a dit :

    "mon fils" doit être mis au vocatif singulier.

    Oui, je comprends bien. Mon souci est que selon certaines grammaires "fili" peut aussi être un vocatif pluriel. Qu'en pensez- vous? Je reviens sur "carpas": les expressions "viam carpere-iter carpere- tramitem carpere"se rencontrent chez les auteurs; J'ai choisi parmi d'autres possibilités le subjonctif présent 2è du sg , forme utilisée aussi pour exprimer le "on".

    Cordialement et avec un peu d'avance, meilleures fêtes de fin d'année!

  15. Le 11/12/2021 à 16:05, yolanda a dit :

    Bonjour, ma demande n'est pas très originale, je souhaite faire un tatouage et comme mes origines sont espagnoles et françaises j'avais envie que la phrase soit en latin.

    « La normalité est une route pavée : on y marche aisément mais les fleurs n'y poussent pas » c'est une citation de van gogh.

    Merci beaucoup pour vos lumières.

    Bonjour, voici une proposition, mais pour un tatouage cela me semble long!

     Via strata frequentissima est : eam facile carpas sed nullus flos crescit. : Une route pavée est très fréquentée : on y marche facilement mais aucune fleur n’y pousse.

  16. il y a 39 minutes, Duflanc a dit :

    Merci beaucoup pour vos lumières :D J'ai donc ma réponse : "Omnia obstant" et en prime "nihil permittitur" !

    Cloelia : merci pour l'expression complète "Omnia obstant quominus imprimatur" que je me risque à traduire {j'ai dû effectuer ma dernière traduction latine il y a environ 50 ans...} : "tout s'oppose à ce que [quominus ?] soit imprimé" ...

    Je rajoute une question subsidiaire :) quelle serait la meilleure expression latine, c'est-à-dire celle (ou celles) qui était utilisée pour dire :

    - "nous interdisons" : prohibemus ? vetamus ? nolumus ? non volumus ?

    - "nous autorisons" : accipimus ? licemus ? permittimus ?

    Bonne journée

    Pour "nous autorisons" ,licemus est une erreur. Conjugué, le verbe liceo  signifie" être à vendre." Par contre l'impersonnel licet signifie " il est permis"

    Pour "nous interdisons" non volumus est à rejeter. Nolumus est correct comme les autres formes.

    A toutes fins utiles: "il est permis": licet  ou fas est/  " il est interdit": non licet ou nefas est.

  17. Il y a 14 heures, Duflanc a dit :

    Bonjour,

    J'espère que je suis dans le bon forum ? Je cherche l'antonyme en latin de l'expression "nihil obstat".

    Je n'ai pas trouvé d'expression latine qui aurait le sens de "tout s'oppose à" ou "rien ne permet", mais mes connaissances sont très limitées !

    S'il se confirme qu'il n'y en ait pas, faute de mieux, je voudrais valider la traduction suivante : "omnes obstat" ou "omnia obstant" ? mais il y a peut-être une formulation meilleure, plus naturelle en latin.

    Merci de vos lumières

    Bonjour, à choisir entre omnes obstat ( ATTENTION: corriger en omnes obstaNt = tous s'y opposent) et omnia obstant  = "tout s'y oppose", prenez omnia obstant.

    Tertullien, auteur chrétien (3è siècle après le Christ) écrit: nihil permittitur = il n'est nullement permis.

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