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Traduction Ms. 160


Mikoyan

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Bonjour, je me suis tapé la traduction de ce registre en entier, mais il y a quelques passages où je suis incertain. A savoir, le notaire rédige la déposition du prévenu au style indirect. Le témoin à dit que etc. Ce qui donne parfois des tournures étonnantes. Ensuite, je suis tombé sur deux mots que je n'arrive pas à retrouver, il s'agit de « lecuro » et de « clanagueriam », c'est peut-être de l'occitan mal retranscrit. Pour le premier le contexte me fait penser à un type de tissus, le second peut-être à une ouverture sans verrou. Je les ai mis en fin de liste.

Je remercie d'avance tous ceux qui m'apporteront une aide, fut-elle partielle.

S'il y a besoin de plus de contexte, il suffit de me le dire.

 

 

dictus Bernardus reprehendit dictam testem, quia ad ipsum sine aliquo nuncio non venerat

Ledit Bernard reprocha au témoin qu'elle n'était pas venue auprès de lui sans le lui avoir annoncé.

 

Item, dixit quod cum ipsa testis congregasset aliquam summam pecunie ad dandum hereticis, sicut iamdudum Petrus Cornasani ad hoc induxerat ipsam testem,

De même, elle a dit que : Comme le témoin avait rassemblé une somme d'argent pour la donner aux hérétiques, comme Pierre de Cornèze l'avait instamment demandé au témoin,

 

Et cum intrassent domum, invenerunt dictum testem ibi et salutaverunt ipsum proprio nomine nominando ipsum testem ; et dixerunt dicto testi quod ipse non cognosceret eos nisi ipsi manifestarent se ei ; et dixerunt quod erant boni homines qui vocantur heretici et qui persecuntur ab Ecclesia non pro malo quod faciant

Comme ils étaient entré dans la maison, ils y trouvèrent le témoin et ils le saluèrent en l'appelant par son propre nom. Ils dirent au témoin que lui ne les connaissait pas mais qu'ils allaient se présenter à lui. Ils dirent qu'ils étaient des bons hommes que l'on appelle hérétiques et qu'ils étaient persécutés par l'Église, mais pas pour le mal qu'il faisait.

 

et dixerunt dicti heretici quod Dominus remuneraret illos qui bonum faciebant ipsi testi et Sycredo et Guillelmo predictis et credentibus eorumdem.

et lesdits hérétiques dirent que le Seigneur récompenserait ceux qui faisaient du bien au témoin, à Sicre et à Guillaume ainsi qu'à leurs croyants.

 

et ipse Sycredus venit ad dictum testem et dixit sibi quod faceret sibi fieri unam camisiam, quam ipse testis habebat faciendam

Ce Sicre vint auprès du témoin et lui dit de lui faire faire une chemise, que le témoin avait à faire

 

Item, dixit postea quod in festo Omnium Sanctorum fuit annus quod dictus testis cum Sycredo sepe dicto iverunt ad quendam locum qui vocatur ad Olivers Gaufridi inter Cavanachum et Confolentum

De même, il a dit que : Après la fête de la Toussaint, il y a un an, le témoin avec Sicre, souvent cité, allèrent au lieu-dit « Oliviers de Gaufride », entre Cavanac et Couffoulens

 

eidem de premissis celavit veritatem

il cacha la vérité sur les faits susdits

 

dicti heretici respondebant : Dominus emendet vos adversus nos

les hérétiques répondaient « Que devant nous le seigneur vous améliore »

 

dixit quod in festo Nativitatis fuerunt III anni

il a dit qu'il y a trois ans à la fête de la Nativité

 

De aliis breviter dixit se nichil scire diligenter requisita

Scrupuleusement requise de dire d'autres faits, brièvement elle a dit qu'elle ne savait rien

 

Et tunc prefati heretici quesiverunt ab ipso teste de statu terre sue et credencium hereticorum

Et alors, ces hérétiques demandèrent au témoin l'état des lieux de sa contrée ainsi que les croyants des hérétiques

 

dixit eis quod Vitalis de Paulmiano, quem ipse testis de mandato hereticorum iverat visum apud Vesolam, non potuit venire, quia impedimentum habuerat idemVitalis in genu et mandabat eis quod cogitarent de se ipsis, quia idem Vitalis nichil poterat facere eis

dit que Vital de Paulmian, celui qui sur mandat des hérétiques avait envoyé le témoin les voir à La-Bézole, ne pouvait pas venir à cause d'une gêne que ce Vital avait eu au genou et il leur demandait de penser au témoin, parce que ce Vital n'avait pu rien faire pour eux

 

si pecuniam quam simul cum Vitale et quedam alia absconderant, quam heretici inuenire non poterant, idem Vitalis sciret, certificaret eos ; et idem Vitalis respondit ipsi testi quod postea non fuerat in loco ubi pecunia fuerat absconsa

Le témoin lui dit, de la part des hérétiques, que l'argent que les hérétiques avaient caché avec Vital et quelqu'un d'autre, ces hérétiques n'avaient pu le retrouver, et ils lui demandaient de leur indiquer l'emplacement. Vital répondit au témoin qu'il n'était pas là quand l'argent fut caché et qu'il ne savait rien sur cet argent

 

dixit quod ipse duxit quamdam in uxorem que vocabatur Fabrissa et ipsa fuerat domisella R. de Casals, militis, qui diligebat hereticos et docuerat dictam Fabrisam in secta hereticorum

a dit que : Il prit une femme en mariage qui s'appelait Fabrissa. Cette femme fut la demoiselle de Raymond de Cazals, chevalier, qui estimait les hérétiques et enseignait cette Fabrissa dans la secte des hérétiques

 

pro querendis hereticis ad opus dicte Fabrisse

pour demander aux hérétiques de venir au chevet de Fabrissa. (ad opus, le besoin - la nécessité, mais je n'arrive pas à trouver une traduction)

 

 

Dicit tamen quod, cum ipse testis esset bajulus de Rivo Vallis Danie, Amcelinus de Mainevilla, frater Odoardi, superior baiulus, et qui incursus propter heresim tunc temporis recipiebat pro domino rege, dixit ipsi testi quod iret apud Crassam in domum cujusdam tinctoris, a quo reciperet quasdam caligas Bernardi Acerii, heretici, que ibi portate fuerant ad tingendum, satisfacto tinctori primitus pro tinctura ; quas caligas dictus Amcelinus dabat ipsi testi. Et postmodum ipse testis ivit apud Crassam et recuperavit dictas caligas ab illo tinctore nomine Bernardo Johannis ; et dedit ei pro tinstura VI denarios ; et eas portavit ipse testis donec fuerunt usate. Nec aliquis vel aliqua repetiit nomine hereticorum nec etiam alterius illas caligas ab ipso teste.

Le témoin a dit cependant que, alors qu'il était bayle de Rieux-en-Val, Ancelin de Maineville, frère d'Odoard, bayle supérieur, à l'époque où il percevait les encours pour cause d'hérésie pour le compte du seigneur roi, dit au témoin d'aller à Lagrasse dans la maison d'un teinturier pour récupérer les chausses de Bernard Acier, hérétique, qui furent portées là pour être teintes, ayant été la première fois satisfait du teinturier pour sa teinture. Ancelin donna ces chausses au témoin. Après quoi le témoin alla à Lagrasse et récupéra ces chausses chez ce teinturier nommé Bernard Jean. Il lui donna pour la teinture six deniers. Et le témoin les porta jusqu'à ce qu'elles soient usées. Personne ne réclama ces chausses au témoin au nom des hérétiques, ni de quelqu'un d'autre.

 

Et propter hoc idem testis obligavit se et sua ad parendum mandatis omnibus et singulis domini episcopi et inquisitorum, et ad observandum et tenendum quicquid propter hoc sibi duxerint injungendum.

A cause de cela le témoin s'obligea ainsi que les siens à obéir en tous points aux ordres du seigneur évêque et des inquisiteurs, et à devoir les observer à la lettre, faute de quoi il sera conduit en jugement.

 

unde confitetur se scienter in abjuratam heresim recidisse

en conséquence de quoi, il avoue que sciemment il récidiva après son abjuration de l'hérésie

 

dedit cannam et dimidiam de lecuro

 

dixit se intrasse per clanagueriam

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dictus Bernardus reprehendit dictam testem, quia ad ipsum sine aliquo nuncio non venerat

Ledit Bernard reprocha au témoin qu'elle n'était pas venue auprès de lui sans le lui avoir annoncé.

Ok mais l'idée est bizarre...

Item, dixit quod cum ipsa testis congregasset aliquam summam pecunie ad dandum hereticis, sicut iamdudum Petrus Cornasani ad hoc induxerat ipsam testem,

De même, elle a dit que : Comme le témoin avait rassemblé une somme d'argent pour la donner aux hérétiques, comme Pierre de Cornèze l'avait instamment demandé au témoin, (iamdudum : soit "depuis longtemps" soit "immédiatement")

 

Et cum intrassent domum, invenerunt dictum testem ibi et salutaverunt ipsum proprio nomine nominando ipsum testem ; et dixerunt dicto testi quod ipse non cognosceret eos nisi ipsi manifestarent se ei ; et dixerunt quod erant boni homines qui vocantur heretici et qui persecuntur ab Ecclesia non pro malo quod faciant

Comme ils étaient entré dans la maison, ils y trouvèrent le témoin et ils le saluèrent en l'appelant par son propre nom. Ils dirent au témoin que lui ne les connaissait pas mais qu'ils allaient se présenter à lui. Ils dirent qu'ils étaient des bons hommes que l'on appelle hérétiques et qu'ils étaient persécutés par l'Église, mais pas pour le mal qu'il faisait.

Ok

et dixerunt dicti heretici quod Dominus remuneraret illos qui bonum faciebant ipsi testi et Sycredo et Guillelmo predictis et credentibus eorumdem.

et lesdits hérétiques dirent que le Seigneur récompenserait ceux qui faisaient du bien au témoin, à Sicre et à Guillaume ainsi qu'à leurs croyants.

On dirait bien que c'est le sens.

 

et ipse Sycredus venit ad dictum testem et dixit sibi quod faceret sibi fieri unam camisiam, quam ipse testis habebat faciendam

Ce Sicre vint auprès du témoin et lui dit de lui faire faire une chemise, que le témoin avait à faire

Vous êtes bien sûr du texte de départ ?

Item, dixit postea quod in festo Omnium Sanctorum fuit annus quod dictus testis cum Sycredo sepe dicto iverunt ad quendam locum qui vocatur ad Olivers Gaufridi inter Cavanachum et Confolentum

De même, il a dit ensuite (postea) que : Lors de la fête de la Toussaint, il y a un an, le témoin avec Sicre, souvent cité, allèrent au lieu-dit « Oliviers de Gaufride », entre Cavanac et Couffoulens

 

eidem de premissis celavit veritatem

il lui (eidem) cacha la vérité sur les faits susdits

 

dicti heretici respondebant : Dominus emendet vos adversus nos

les hérétiques répondaient « Que devant nous le seigneur vous améliore à notre égard (vis-à-vis de nous)»

dixit quod in festo Nativitatis fuerunt III anni

il a dit qu'il y a eu trois ans à la fête de la Nativité

 

De aliis breviter dixit se nichil scire diligenter requisita

Scrupuleusement requise de dire d'autres faits, brièvement elle a dit qu'elle ne savait rien

C'est le sens.

Et tunc prefati heretici quesiverunt ab ipso teste de statu terre sue et credencium hereticorum

Et alors, ces hérétiques demandèrent au témoin l'état des lieux de sa contrée ainsi que (l'état) des croyants des hérétiques

 

dixit eis quod Vitalis de Paulmiano, quem ipse testis de mandato hereticorum iverat visum apud Vesolam, non potuit venire, quia impedimentum habuerat idemVitalis in genu et mandabat eis quod cogitarent de se ipsis, quia idem Vitalis nichil poterat facere eis

Il leur dit que Vital de Paulmian, celui qui sur mandat des hérétiques avait envoyé le témoin les voir à La-Bézole, ne pouvait pas venir à cause d'une gêne que ce Vital avait eue au genou et il leur demandait de penser à eux-mêmes, parce que ce Vital n'avait pu rien faire pour eux

 

si pecuniam quam simul cum Vitale et quedam alia absconderant, quam heretici inuenire non poterant, idem Vitalis sciret, certificaret eos ; et idem Vitalis respondit ipsi testi quod postea non fuerat in loco ubi pecunia fuerat absconsa

Le témoin lui dit, de la part des hérétiques, que l'argent et quelques autres objets edit : finalement c'est peut-être bien ce que vous disiez, "Vital et quelques autres", car plus bas on trouve se et sua qui a bien l'air de signifier "lui et les siens" alors que sua est grammaticalement neutre comme quedam alia ) que les hérétiques avaient caché avec Vital et quelqu'un d'autre, ces hérétiques n'avaient pu le retrouver, et ils lui demandaient de leur indiquer l'emplacement. Vital répondit au témoin qu'il n'était pas là quand l'argent fut caché et qu'il ne savait rien sur cet argent

Là on manque de contexte et votre traduction semble décalée par rapport au texte latin mentionné

(...)

Je reviendrai au reste plus tard. A bientôt.

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Pour clanagueriam, il faut peut-être penser au mot occitan CLAVAGUERA signifiant "égout", qui subsiste en tant que nom de famille (c'est ainsi qu'il est attesté sur la toile). On suggère aussi le sens d' "enclos" (il faudra vérifier).

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dixit quod ipse duxit quamdam in uxorem que vocabatur Fabrissa et ipsa fuerat domisella R. de Casals, militis, qui diligebat hereticos et docuerat dictam Fabrisam in secta hereticorum

a dit que : Il prit une femme en mariage qui s'appelait Fabrissa. Cette femme fut la demoiselle de Raymond de Cazals, chevalier, qui estimait les hérétiques et enseignait (avait instruit) cette Fabrissa dans la secte des hérétiques

 

pro querendis hereticis ad opus dicte Fabrisse

pour demander aux hérétiques de venir au chevet de Fabrissa. (ad opus, le besoin - la nécessité, mais je n'arrive pas à trouver une traduction) ("pour le besoin..." ? On veut donner à la dame des instructions de première main ? opus = aussi "l'oeuvre, le travail")

 

 

Dicit tamen quod, cum ipse testis esset bajulus de Rivo Vallis Danie, Amcelinus de Mainevilla, frater Odoardi, superior baiulus, et qui incursus propter heresim tunc temporis recipiebat pro domino rege, dixit ipsi testi quod iret apud Crassam in domum cujusdam tinctoris, a quo reciperet quasdam caligas Bernardi Acerii, heretici, que ibi portate fuerant ad tingendum, satisfacto tinctori primitus pro tinctura ; quas caligas dictus Amcelinus dabat ipsi testi. Et postmodum ipse testis ivit apud Crassam et recuperavit dictas caligas ab illo tinctore nomine Bernardo Johannis ; et dedit ei pro tinstura VI denarios ; et eas portavit ipse testis donec fuerunt usate. Nec aliquis vel aliqua repetiit nomine hereticorum nec etiam alterius illas caligas ab ipso teste.

Le témoin a dit cependant que, alors qu'il était bayle de Rieux-en-Val, Ancelin de Maineville, frère d'Odoard, bayle supérieur, à l'époque où il percevait les encours pour cause d'hérésie pour le compte du seigneur roi, dit au témoin d'aller à Lagrasse dans la maison d'un teinturier pour récupérer les chausses de Bernard Acier, hérétique, qui furent portées là pour être teintes, ayant été la première fois satisfait du teinturier pour sa teinture. Ancelin donna ces chausses au témoin. Après quoi le témoin alla à Lagrasse et récupéra ces chausses chez ce teinturier nommé Bernard Jean. Il lui donna pour la teinture six deniers. Et le témoin les porta jusqu'à ce qu'elles soient usées. Personne ne réclama ces chausses au témoin au nom des hérétiques, ni de quelqu'un d'autre.

Impeccable !

 

Et propter hoc idem testis obligavit se et sua ad parendum mandatis omnibus et singulis domini episcopi et inquisitorum, et ad observandum et tenendum quicquid propter hoc sibi duxerint injungendum.

A cause de cela le témoin s'obligea ainsi que les siens à obéir en tous points aux ordres du seigneur évêque et des inquisiteurs, et à devoir les observer à la lettre, faute de quoi il sera conduit en jugement. tout ce qu'ils penseront qu'il faut lui ordonner à cause de cela.

 

unde confitetur se scienter in abjuratam heresim recidisse

en conséquence de quoi, il avoue que sciemment il récidiva après son abjuration de l'hérésie (il est retombé dans l'hérésie qu'il avait abjurée)

 

dedit cannam et dimidiam de lecuro

Là je n'ai rien trouvé, ni avec legur- ni avec jecur-...

 

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Merci Fernand encore une fois pour votre aide précieuse.

Je reviens sur un point :

"dicti heretici respondebant : Dominus emendet vos adversus nos" doit-être traduit comme suit ? : les hérétiques répondaient « Que le seigneur vous améliore à notre égard »

Pour clavagueriam ou lieu de clanagueriam, je crois en effet que vous avez probablement résolu le problème. Bravo.

Pour "pro querendis hereticis ad opus dicte Fabrisse" Je me rallie à votre suggestion qui est plus fidèle que la mienne : "pour demander aux hérétiques de venir pour le besoin de Fabrissa". Ici, le témoin cherche visiblement à évité le mot consolamentum (en quelques sorte extrême onction cathare). Fabrisa est malade et elle est sur le point de mourrir, comme elle est croyante elle demande à son mari d'aller chercher les cathares pour recevoir le consolamentum.

 

Je vous donne aussi l'item en entier de la partie problématique que vous me demandez :

Item, dixit quod ad dictum Adalaicie, uxoris Arnaudi Barbionis, quam ipse testis invenit in burgo Carcassonne, ipse testis ivit ad domum ipsius Arnaudi Barbionis apud Cornasanum, ubi vidit et visitavit Bernardum de Monte Olivo, Bernardum Acier, Petrum de Camia et alium hereticum, presente Adalaicia, uxore ipsius Arnaudi Barbionis ; et ibi ipse testis adoravit dictos hereticos. Et hoc facto, ipse testis, de mandato hereticorum, ivit Vesolam ad Vitalem de Paulmiano, cui ipse testis dixit, ex parte hereticorum, quod, si pecuniam quam simul cum Vitale et quedam alia absconderant, quam heretici inuenire non poterant, idem Vitalis sciret, certificaret eos ; et idem Vitalis respondit ipsi testi quod postea non fuerat in loco ubi pecunia fuerat absconsa, nec sciebat aliquid de illa pecunia. Quo audito, ipse testis renunciavit hoc et dixit hereticis apud Cornasanum in domo Arnaudi Barbionis, presente dicta Adalaicia, uxore Arnaudi Barbionis ; et postmodum adoratis hereticis et dimissis ibidem, recessit ab eis. De tempore, hoc anno circa festum Navitatis Domini.

 

que j'ai traduit : "De même, il a dit que : À la demande d'Adalaïs, épouse d'Arnaud Barbion, que le témoin rencontra dans le bourg de Carcassonne, le témoin alla à la maison d'Arnaud Barbion à Cornèze. Là, il vit et rendit visite à Bernard de Montolieu, Bernard Acier, Pierre de Camia et un autre hérétique, en présence d'Adalaïs, épouse d'Arnaud Barbion. Là, le témoin adora lesdits hérétiques. Ceci fait, le témoin, à la demande des hérétiques, alla à La-Bézole auprès de Vital de Paulmian. Là, le témoin lui dit de la part des hérétiques, que l'argent que lui et quelques autres avait caché, les hérétiques n'avaient pu le retrouver, et ils lui demandaient de leur indiquer l'emplacement. Vital répondit au témoin qu'il n'était pas là quand l'argent fut caché et qu'il ne savait rien sur cet argent. Après l'avoir écouté, le témoin renonça à cette affaire et le dit aux hérétiques à Cornèze, dans la maison d'Arnaud Barbion, en présence de ladite Adalaïs, épouse d'Arnaud Barbion. Après quoi, il adora les hérétiques et ayant prit congé, il les quitta. Cette année vers la fête de la Nativité du Seigneur".

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Pour iamdudum, j'hésite également je vous donne l'item en entier :

Item, dixit quod cum ipsa testis congregasset aliquam summam pecunie ad dandum hereticis, sicut iamdudum Petrus Cornasani ad hoc induxerat ipsam testem, supponens ipsa testis quod heretici erant in domo Arnaudi Barbionis, captata hora qua uxor Arnaudi Barbionis erat absens a domo, ipsa testis, inventa clave dicte domus, aperuit domum et vidit ibi prefatos hereticos, quibus dedit cannam et dimidiam de lecuro et ultra circiter XX solidos melgoriensium. Et hoc facto, ipsa testis abiit viam suam. Et non adoravit eos, set salutavit. De tempore, quod supra.

 

De même, elle a dit que : Comme le témoin avait rassemblé une somme d'argent pour la donner aux hérétiques, comme Pierre de Cornèze l'avait demandé depuis longtemps au témoin, le témoin, supposant que les hérétiques étaient dans la maison d'Arnaud Barbion, après avoir attendu le moment où l'épouse d'Arnaud Barbion était absente de la maison, le témoin trouva la clé de ladite maison, ouvrit la maison et y vit les hérétiques susdits, auxquels elle donna une canne et demi de tissus et en sus, une vingtaine de sous melgoriens. Cela fait, le témoin reprit sa route. Elle ne les adora pas mais elle les salua. Même époque.

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sur la chemise, je donne aussi l'item en entier parce que je ne suis pas sûr d'un autre point non plus :

Item, dixit quod in introitu messium presentis anni erit annus quod Guillelmus de Prixenel et Sycredus adduxerunt III hereticos apud Cavanchum ad domum dicti Sycredi ; et ipse Sycredus venit ad dictum testem et dixit sibi quod faceret sibi fieri unam camisiam, quam ipse testis habebat faciendam ; dictus testis sciebat bene quod heretici aptarent dictam camisiam. Et cum dicta camisia fuisset facta, ivit dictus testis ad domum dicti Sycredi et invenit ibi illos tres hereticos et salutavit eos et adoravit eos secundum morem ipsorum, ut supradictum est, et omnes illi qui erant presentes, scilicet omnes supradicti de hospicio, et Guillelmus de Prixenel qui erat ibi. Interrogatus si dedit eis aliquid, dixit quod volebat eis dare precium camisie faciende ; et Sycredus dixit ei quod nichil daret. Et fuerunt ibi per duos dies. Et postea dictus testis et Sycredus et Guillelmus de Prixenel quadam nocte abstraxerunt eos de dicto castro et associaverunt eos usque ad corn de Clausa.

 

De même, il a dit que : Au début de la moisson de cette année, il y aura un an, Guillaume de Preixan et Sicre conduisirent trois hérétiques à Cavanac, à la maison dudit Sicre. Ce Sicre vint auprès du témoin et lui dit de lui faire faire une chemise, que le témoin devait faire, et le témoin savait bien que les hérétiques porteraient ladite chemise. Lorsque ladite chemise fut faite, le témoin alla à la maison dudit Sicre et il y trouva ces trois hérétiques. Il les salua et les adora selon leur rite, comme il a été dit au-dessus, ainsi que toutes les personnes présentes, c'est-à-dire celles de la maison susnommées plus haut, ainsi que Guillaume de Preixan qui était là.

Interrogé s'il leur donna quelque chose, il a dit qu'il avait voulu leur faire cadeau du prix de la confection de la chemise, mais Sicre lui dit de ne pas leur en faire cadeau. Ils furent dans ce lieu pendant deux jours. Ensuite, le témoin et Guillaume de Preixan, une nuit, les firent sortir dudit castrum et ils les accompagnèrent jusqu'au coin de la Clause.

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Merci Fernand encore une fois pour votre aide précieuse.

Je reviens sur un point :

"dicti heretici respondebant : Dominus emendet vos adversus nos" doit-être traduit comme suit ? : les hérétiques répondaient « Que le seigneur vous améliore à notre égard » oui, "vous rende meilleurs envers nous"

 

 

Je vous donne aussi l'item en entier de la partie problématique que vous me demandez :

Item, dixit quod ad dictum Adalaicie, uxoris Arnaudi Barbionis, quam ipse testis invenit in burgo Carcassonne, ipse testis ivit ad domum ipsius Arnaudi Barbionis apud Cornasanum, ubi vidit et visitavit Bernardum de Monte Olivo, Bernardum Acier, Petrum de Camia et alium hereticum, presente Adalaicia, uxore ipsius Arnaudi Barbionis ; et ibi ipse testis adoravit dictos hereticos. Et hoc facto, ipse testis, de mandato hereticorum, ivit Vesolam ad Vitalem de Paulmiano, cui ipse testis dixit, ex parte hereticorum, quod, si pecuniam quam simul cum Vitale et quedam alia absconderant, quam heretici inuenire non poterant, idem Vitalis sciret, certificaret eos ; et idem Vitalis respondit ipsi testi quod postea non fuerat in loco ubi pecunia fuerat absconsa, nec sciebat aliquid de illa pecunia. Quo audito, ipse testis renunciavit hoc et dixit hereticis apud Cornasanum in domo Arnaudi Barbionis, presente dicta Adalaicia, uxore Arnaudi Barbionis ; et postmodum adoratis hereticis et dimissis ibidem, recessit ab eis. De tempore, hoc anno circa festum Navitatis Domini.

 

que j'ai traduit : "De même, il a dit que : À la demande d'Adalaïs, épouse d'Arnaud Barbion, que le témoin rencontra dans le bourg de Carcassonne, le témoin alla à la maison d'Arnaud Barbion à Cornèze. Là, il vit et rendit visite à Bernard de Montolieu, Bernard Acier, Pierre de Camia et un autre hérétique, en présence d'Adalaïs, épouse d'Arnaud Barbion. Là, le témoin adora lesdits hérétiques. Ceci fait, le témoin, à la demande des hérétiques, alla à La-Bézole auprès de Vital de Paulmian. Là, le témoin lui dit de la part des hérétiques, que l'argent que lui et quelques autres avait caché, les hérétiques n'avaient pu le retrouver, et ils lui demandaient de leur indiquer l'emplacement"s'il avait des informations sur l'argent que Vital et quelques autres avaient caché et que les hérétiques étaient incapables de retrouver, il les mette au courant". Vital répondit au témoin qu'il n'était pas là quand l'argent fut caché et qu'il ne savait rien sur cet argent. Après l'avoir écouté, le témoin renonça à cette affaire et le dit aux hérétiques à Cornèze, dans la maison d'Arnaud Barbion, en présence de ladite Adalaïs, épouse d'Arnaud Barbion. Après quoi, il adora les hérétiques et ayant prit congé, il les quitta. Cette année vers la fête de la Nativité du Seigneur".

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sur la chemise, je donne aussi l'item en entier parce que je ne suis pas sûr d'un autre point non plus :

Item, dixit quod in introitu messium presentis anni erit annus quod Guillelmus de Prixenel et Sycredus adduxerunt III hereticos apud Cavanchum ad domum dicti Sycredi ; et ipse Sycredus venit ad dictum testem et dixit sibi quod faceret sibi fieri unam camisiam, quam ipse testis habebat faciendam ; dictus testis sciebat bene quod heretici aptarent dictam camisiam. Et cum dicta camisia fuisset facta, ivit dictus testis ad domum dicti Sycredi et invenit ibi illos tres hereticos et salutavit eos et adoravit eos secundum morem ipsorum, ut supradictum est, et omnes illi qui erant presentes, scilicet omnes supradicti de hospicio, et Guillelmus de Prixenel qui erat ibi. Interrogatus si dedit eis aliquid, dixit quod volebat eis dare precium camisie faciende ; et Sycredus dixit ei quod nichil daret. Et fuerunt ibi per duos dies. Et postea dictus testis et Sycredus et Guillelmus de Prixenel quadam nocte abstraxerunt eos de dicto castro et associaverunt eos usque ad corn de Clausa.

 

De même, il a dit que : Au début de la moisson de cette année, il y aura un an, Guillaume de Preixan et Sicre conduisirent trois hérétiques à Cavanac, à la maison dudit Sicre. Ce Sicre vint auprès du témoin et lui dit de lui faire faire une chemisequ'il allait se faire faire une chemise, que le témoin devait faire, et le témoin savait bien que les hérétiques porteraient ladite chemise. Lorsque ladite chemise fut faite, le témoin alla à la maison dudit Sicre et il y trouva ces trois hérétiques. Il les salua et les adora selon leur rite, comme il a été dit au-dessus, ainsi que toutes les personnes présentes, c'est-à-dire celles de la maison susnommées plus haut, ainsi que Guillaume de Preixan qui était là.

Interrogé s'il leur donna quelque chose, il a dit qu'il avait voulu leur faire cadeau du prix de la confection de la chemise, mais Sicre lui dit de ne pas leur en faire cadeau. Ils furent dans ce lieu pendant deux jours. Ensuite, le témoin et Guillaume de Preixan, une nuit, les firent sortir dudit castrum et ils les accompagnèrent jusqu'au coin de la Clause.

Cette histoire de chemise me donne le tournis :blink:

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Merci Fernand,

C'est vrai que cette histoire de chemise est tournée de manière étrange, mais je crois avoir compris le sens et je propose cette traduction : "Ce Sicre vint auprès du témoin et lui dit qu'il voulait se faire faire une chemise, chemise que devait faire le témoin, mais le témoin savait bien que les hérétiques porteraient ladite chemise" qu'en pensez-vous ?

 

Enfin derniere tournure dont j'aimerai bien avoir votre opinion :

Interrogata per singula, tam de se quam de aliis super his que ad formam inquisitionis pertinent, dixit se nichil amplius nescire.

Interrogée sur chacun des points, tant sur elle que sur les autres en ce qui concerne la procédure de l'inquisition, elle a dit qu'elle ne savait rien de plus.

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Merci Fernand,

C'est vrai que cette histoire de chemise est tournée de manière étrange, mais je crois avoir compris le sens et je propose cette traduction : "Ce Sicre vint auprès du témoin et lui dit qu'il voulait se faire faire une chemise, chemise que devait faire le témoin, mais le témoin savait bien que les hérétiques porteraient ladite chemise" qu'en pensez-vous ?

C'est ce que comprends également.

Enfin derniere tournure dont j'aimerai bien avoir votre opinion :

Interrogata per singula, tam de se quam de aliis super his que ad formam inquisitionis pertinent, dixit se nichil amplius nescire.

Interrogée sur chacun des points, tant sur elle que sur les autres en ce qui concerne la procédure de l'inquisition, elle a dit qu'elle ne savait rien de plus.

C'est le sens, même si nihil nescire devrait signifier "ne rien ignorer", mais on voit bien qu'on a voulu dire "ne rien savoir". Pour forma inquisitionis, je me demande si on ne pourrait pas comprendre "la procédure d'enquête", la manière dont l'enquête est normalement menée.

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Merci Fernand,

Après réflexion ce n'est pas qu'il voulait se faire faire une chemise, mais qu'il devait se faire faire une chemise (faciendam). Mais c'est un détail.

Je suis heureux d'avoir terminé ce registre, ce qui me permet maintenant de reprendre la traduction du traité d"Abelard" et du DOAT XXIII que j'avais commencé. Je ne sais pas si je vais abuser mais j'ai rencontré deux difficultés dans une déposition; il y a un mot que je n'arrive pas à bien lire dans le texte et du coup j'ai du mal à comprendre ce passage.

 

et uenerunt ibi ad uidendum dictos hereticos Bernardus Raseire de Pesenx, qui manet apud Bram, et Guillelmus Raseire filius eius qui aportauerunt predictis hereticis pluries pisces et ibant huc et uiue ? quando heretici manebant eis,

Et vinrent là pour voir lesdits hérétiques : Bernard Raseire de Pezens, qui demeure à bram, et guillaume Raseire, son fils, qui apportèrent aux susdits hérétiques plusieurs poissons et ils venaient là (allaient ici) et ? quand les hérétiques demeuraient eux (chez eux ?). peut-être : ils venaient et vivaient ici quand les hérétiques étaient chez eux ? S'il y a besoin j'ai un scan du document sur lequel je travaille.

 

Ensuite deux passages difficiles pour moi :

et tunc ipse testis rogauit dictum Aimericum quod mitteret eidem testi duos grafis, et Bernardus Rasiere et Guillemus filius eius quondam de Pesenx qui modo manent apud Bram, et Guillelmus Furnerius et uxor eius de qua nomen ignorat ipse testis, qui fuerunt de Monteregali uenerunt ibi pluries ad uidendum dictos hereticos et ibi qualibet uice adorabant dictos hereticos sicut dictum est, et Ermengardis soror Isarni de Uilatrauier uenit ibi ad uidendum dictos hereticos et adorauit ibi dictos hereticos [f° 195 r°] sicut dictum est, et tunc dicta Ermengardis dixit quod denarii erant sibi necesarii et quod libenter impignoraret unum anum quem deferebat pro duobus solidis uel per uiginti denariis et non inuenit dictos denarios ad manu leuandum, et recessit inde, et Asiliana de Bram et Garsendis Ricolsa et Bernarda Ricolsa de Bram, et uxor Bartholomei Fabri de Bram de qua nomen ipse testis ignorat uenerunt ibi pluries ad uidendum dictos hereticos adorauerunt ibi dictos hereticos sicut dictum est, et cum stetissent in dicta domo per octo dies exierunt inde et tenuerunt uiam suam uersus Alsona, de tempore quod sunt tres anni.

 

Alors, le témoin demanda audit Aymeric qu'il envoie au témoin deux écrits. Bernard Raseire et Guillaume, son fils, jadis de Pézens mais qui demeurent maintenant à Bram, ainsi que Guillaume Fournier et son épouse, dont le témoin ignore le nom, qui furent de Montréal, vinrent y voir plusieurs fois lesdits hérétiques, et là, à chaque fois, ils adoraient lesdits hérétiques, comme il a été dit. Ermengarde, sœur d'Isarn de Villetravier vint y voir lesdits hérétiques et elle y adora lesdits hérétiques, comme il a été dit. Alors ladite Ermengarde dit qu'elle avait besoin d'argent et qu'elle engageait volontiers pendant un an ce qu'elle déposait à la place des deux sous ou pour les vingt deniers, elle ne trouva pas lesdits deniers en tendant la main et elle partit de là. Asiliana de Bram, Garsende Ricolse, Bernarde Ricolse, de Bram, l'épouse de Barthelemy Fabre, de Bram, dont le témoin ignore le nom, vinrent y voir plusieurs fois lesdits hérétiques et ils y adorèrent lesdits hérétiques, comme il a été dit. Comme ils avaient demeurés dans ladite maison pendant huit jours, ils sortirent de là et reprirent leur route en direction d'Alzonne. Il y a trois ans.

 

Enfin :

Item dixit se uidisse hereticos apud Uillam Magnam iuxta Saissacum in quadam domo ad quos uidendum duxit eundem et Petrus Suau et Raimundus Geruais et Iohannam aragonos, et omnes predicti tam ipse testis quam alii adorauerunt eos, de tempore in pentecostes fuit annus, et dixit ad predictis Geruasius et Iohanasus faciebant recoligere blada sua dictis hereticis.

De même, il a dit qu'il avait vu des hérétiques dans une maison à Villemagne, tout près de Saissac, auprès desquels il avait conduit pour les voir : lui-même, Pierre Suau, Raymond Gervais et Jean, aragonais. Tous les susdits, tant le témoin que les autres, les adorèrent. Il y a un an à Pentecôte. Il a dit aux susdits Gervais et Jean faisaient retravailler son blé pour les susdits hérétiques.

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  • 2 semaines après...

Encore un extrait de texte juridique qui me fait perdre mon pauvre latin. Je crois deviner ce qui est dit, mais je peine à comprendre la phrase. j'ai l'impression que c'est du costaud là, avis aux amateurs de colle :

 

Et dictus Guillermus espresse gratis et ex certa sciencia se ad hoc obligavit et obtulit omni gracia sibi promissa penitus anullata nec contra hoc propter infliccionem pene cuiuscunque aliqualiter provocabit nec etiam proclamabit.

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Ah pardon ! Je croyais avoir répondu... :unsure:

Merci Fernand,

et uenerunt ibi ad uidendum dictos hereticos Bernardus Raseire de Pesenx, qui manet apud Bram, et Guillelmus Raseire filius eius qui aportauerunt predictis hereticis pluries pisces et ibant huc et uiue ? quando heretici manebant eis,

Et vinrent là pour voir lesdits hérétiques : Bernard Raseire de Pezens, qui demeure à bram, et guillaume Raseire, son fils, qui apportèrent aux susdits hérétiques plusieurs poissons et ils venaient là (allaient ici) et ? quand les hérétiques demeuraient eux (chez eux ?). peut-être : ils venaient et vivaient ici quand les hérétiques étaient chez eux ? S'il y a besoin j'ai un scan du document sur lequel je travaille.

Oui, si vous pouviez poster le scan...

Ensuite deux passages difficiles pour moi :

et tunc ipse testis rogauit dictum Aimericum quod mitteret eidem testi duos grafisce ne serait pas gratis, "demandèrent qu'il en envoie deux (des poissons??) gratuitement"?, , et Bernardus Rasiere et Guillemus filius eius quondam de Pesenx qui modo manent apud Bram, et Guillelmus Furnerius et uxor eius de qua nomen ignorat ipse testis, qui fuerunt de Monteregali uenerunt ibi pluries ad uidendum dictos hereticos et ibi qualibet uice adorabant dictos hereticos sicut dictum est, et Ermengardis soror Isarni de Uilatrauier uenit ibi ad uidendum dictos hereticos et adorauit ibi dictos hereticos [f° 195 r°] sicut dictum est, et tunc dicta Ermengardis dixit quod denarii erant sibi necesarii et quod libenter impignoraret unum anum quem deferebat pro duobus solidis uel per uiginti denariis et non inuenit dictos denarios ad manu leuandum, et recessit inde, et Asiliana de Bram et Garsendis Ricolsa et Bernarda Ricolsa de Bram, et uxor Bartholomei Fabri de Bram de qua nomen ipse testis ignorat uenerunt ibi pluries ad uidendum dictos hereticos adorauerunt ibi dictos hereticos sicut dictum est, et cum stetissent in dicta domo per octo dies exierunt inde et tenuerunt uiam suam uersus Alsona, de tempore quod sunt tres anni.

 

Désolé, je ne vois pas pour ad manu levandum

 

Enfin :

Item dixit se uidisse hereticos apud Uillam Magnam iuxta Saissacum in quadam domo ad quos uidendum duxit eundem et Petrus Suau et Raimundus Geruais et Iohannam aragonos, et omnes predicti tam ipse testis quam alii adorauerunt eos, de tempore in pentecostes fuit annus, et dixit ad predictis Geruasius et Iohanasus faciebant recoligere blada sua dictis hereticis.

De même, il a dit qu'il avait vu des hérétiques dans une maison à Villemagne, tout près de Saissac, auprès desquels il avait conduit pour les voir : lui-même, Pierre Suau, Raymond Gervais et Jean, aragonais. Tous les susdits, tant le témoin que les autres, les adorèrent. Il y a un an à Pentecôte. Il a dit aux susdits Gervais et Jean faisaient retravailler son blé pour les susdits hérétiques.

Hélas, là non plus, je n'y vois pas plus clair que vous... :(

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De rien Fernand, c'est déjà si aimable d'avoir répondu à mes nombreuses questions et demandes.

Comme je ne peux pas poster ici le scan je vous ai envoyé un MP pour pouvoir vous l'envoyer directement par courriel. Pour gratis à la place de grafis, la proposition est effectivement intéressante mais ça ne colle pas avec le texte me semble-t-il.

Pour ad manum leuandum, c'est littéralement à la main levée, nom ? C'est peut-être une expression médiévale. ça me fait penser à celui qui tend la main en attendant l'obole.

 

Pour l'autre texte, en relisant, je crois qu'il s'agit en fait du diminutif de quod, que j'ai pris pour ad : dixit quod predictus Geruasius et Iohanasus faciebant recoligere blada sua dictis hereticis. et je propose alors : Il a dit auxdits hérétiques que le susdit(les susdits)Gervais et Jean faisaient la moisson de son blé.

 

Sinon, vous vous êtes un peu penché sur mon dernier texte juridique ? Je le trouve balèze celui-là, une véritable colle.

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Et dictus Guillermus espresse gratis et ex certa sciencia se ad hoc obligavit et obtulit omni gracia sibi promissa penitus anullata nec contra hoc propter infliccionem pene cuiuscunque aliqualiter provocabit nec etiam proclamabit.

Glop !...

Et ledit Guillaume s'obligea à cela expressément gratuitement et de science certaine [en toute connaissance de cause ?] et offrit (cela) après que toute la grâce à lui promise eut été annulée et en quelque sorte il ne provoquera pas [ne fera pas appel?] et ne proclamera (?) même pas contre cela en raison de l'application de l'importe quelle peine [pene = poenae].

 

C'est assez osscur...

 

Alors pour ad manu levandum : littéralement "pour aider au moyen de la main". J'ai pensé à la notion de "mainlevée" mais ça n'a pas l'air d'être ça. "Pour lever la main" se dirait ad manum levandam (manus est féminin).

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ibant huc et uiue ? quando heretici manebant eis

Ma lecture est donc ibant huc et illuc quando heretici mandebant eis, et je pense que mandebant est une erreur pour mandabant.

Mais c'est la seule fois qu'on évoque de tels "mandements" de la part d'hérétiques... D'habitude on demande au témoin où il est allé, qui il a vu, chez qui, avec quelle longueur de séjour, avec quelles marques de respect, et des indications sur la nourriture puisque les hérétiques ne mangent ni oeufs ni viande ni fromage (c'est vraiment l'horreur absolue : ils n'avaient pas volé le bûcher).

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[f° 195 r°] et tunc dicta Ermengardis dixit quod denarii erant sibi necesarii et quod libenter impignoraret unum anulum quem deferebat pro duobus solidis uel per uiginti denariis et non inuenit dictos denarios ad manu leuandum, et recessit inde

"... et alors ladite Ermengarde dit qu'elle avait besoin de deniers et qu'elle mettrait volontiers en gage un anneau qu'elle proposait pour deux sous ou pour vingt deniers et elle ne trouva pas lesdits deniers pour la mainlevée et se retira de là."

 

Attention, c'est absurde ! :( Quelque chose m'échappe ! En effet, la mainlevée serait la libération de l'anneau mis en gage moyennant remboursement de l'argent prêté.

 

Qui dit mieux ? Approfondir le sens de deferebat ?

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"... et alors ladite Ermengarde dit qu'elle avait besoin de deniers et qu'elle mettrait volontiers en gage un anneau qu'elle proposait pour deux sous ou pour vingt deniers et elle ne trouva pas lesdits deniers pour la mainlevée et se retira de là."

 

Attention, c'est absurde ! :( Quelque chose m'échappe ! En effet, la mainlevée serait la libération de l'anneau mis en gage moyennant remboursement de l'argent prêté.

 

Qui dit mieux ? Approfondir le sens de deferebat ?

 

 

On est donc en pleine chasse à l'hérétique...et on s'aperçoit que lesdits hérétiques sont plutôt en faveur auprès de la population: on vient les "adorer"; certains témoins prétendent qu'on leur a fait récolter le blé (afin qu'il soit de meilleur rendement, sans doute) d'autres affirment qu'ils ont des pouvoirs magiques: on leur apporte des poissons et les poissons viennent tout près d'eux ("huc") et bien vivement ("vive") lorsqu'ils (les hérétiques) le leur demandent...

 

Quant à Ermangarde, ....elle mettait en dépôt un anneau contre deux sols (=24 deniers) ou même 20 deniers (seulement) mais elle ne trouva pas ces 20 deniers( elle ne trouva pas preneur ) pour lui enlever (l'anneau) de la main ("ad levandum (anulum) manu). Si tout ou partie de ce que je crois avoir compris peut servir à quelque chose, j'en serai ravi, car ce texte (que je n'ai pas encore lu en entier) m'intéresse et m'amuse beaucoup

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Eh bien, voilà. D'après Du Cange, manulevare est synonyme de fidejubere "se porter caution". Donc ad manulevandum "pour cautionner". D'après ce que vois sur la toile, il est encore question de cela soit au folio 210, soit au 212 de l'interrogatoire et il pourrait s'agir d'une caution pour un prisonnier... C'est râlant je ne trouve pas d'attestation assez claire pour trancher.

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Eh bien, voilà. D'après Du Cange, manulevare est synonyme de fidejubere "se porter caution". Donc ad manulevandum "pour cautionner". D'après ce que vois sur la toile, il est encore question de cela soit au folio 210, soit au 212 de l'interrogatoire et il pourrait s'agir d'une caution pour un prisonnier... C'est râlant je ne trouve pas d'attestation assez claire pour trancher.

 

Oui, c'est plus vraisemblable

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Si tout ou partie de ce que je crois avoir compris peut servir à quelque chose, j'en serai ravi, car ce texte (que je n'ai pas encore lu en entier) m'intéresse et m'amuse beaucoup

Oui, vos propositions m'aident à comprendre les sens qui m'échappent, si ce texte vous intéresse je peux vous faire parvenir le scan de ce document ainsi que ma transcription et traduction en échange d'une adresse courriel.

 

Je crois que vous avez trouvé la question du prêt Fernand, merci pour votre relecture.

 

Sinon en ce qui concerne le passage du texte juridique, je l'avais regardé avec mon prof de latin de l'an dernier et on était arrivé à cette conclusion, mais qui ne me convient pas : "Et ledit Guillaume exprima de la reconnaissance et en connaissance de cause, il s'y engagea et se proposa d'agir ainsi après l'annulation de toute grâce qui lui avait été promise, et il ne fera pas appel ni ne réclamera au sujet de la peine infligée, quelle qu'elle soit".

Je doute que le témoignage du déposant ait été soutiré après que les inquisiteurs lui aient annulé un promesse de remise de peine. Mais plutôt l'inverse, c'est parce que les inquisiteurs lui ont promis une remise ou allégement de peine, que le déposant s'est mis à table et qu'il exprima de la gratitude pour cette fleur. A moins qu'il ait fait la forte tête dans un précédente convocation et qu'il perdit le bénéfice de la clémence pour un aveu sincère.

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je vais corriger mon texte en regard de vos propositions. Merci

 

Pour les poissons, je pense que le sens est peut-être celui-ci : "Bernard Raseire, de Pezens, qui demeure à Bram, et Guillaume Raseire, son fils, apportèrent aux susdits hérétiques plusieurs fois des poissons, et ils les apportaient vifs quand les hérétiques le leur demandaient", j'ai du mal à imaginer qu'il puisse s'agir littéralement des poissons qui allaient là-bas et vifs, quand les hérétiques leur demandaient.

 

Bernardus Raseire de Pesenx, qui manet apud Bram, et Guillelmus Raseire filius eius qui aportauerunt predictis hereticis pluries pisces et ibant huc et uiue quando heretici manebant eis

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je vais corriger mon texte en regard de vos propositions. Merci

 

Pour les poissons, je pense que le sens est peut-être celui-ci : "Bernard Raseire, de Pezens, qui demeure à Bram, et Guillaume Raseire, son fils, apportèrent aux susdits hérétiques plusieurs fois des poissons, et ils les apportaient vifs quand les hérétiques le leur demandaient", j'ai du mal à imaginer qu'il puisse s'agir littéralement des poissons qui allaient là-bas et vifs, quand les hérétiques leur demandaient.

 

Bernardus Raseire de Pesenx, qui manet apud Bram, et Guillelmus Raseire filius eius qui aportauerunt predictis hereticis pluries pisces et ibant (ibant ne peut pas signifier "apporter" huc ("huc" :ici (avec mouvement, c'est à dire vers les "hérétiques") et uiue quando heretici manebant eis

 

Sur ce point, je pense que ces "hérétiques" commandant aux poissons (comme le Christ pour les pêches miraculeuses) correspondent bien à tout ce qui est dit à leur sujet dans ce texte: des hommes bons que l'Eglise appelle "hérétiques", mais non pas pour le mal qu'ils font (puisqu'ils ne font que du bien à leur prochain, en bons chrétiens qu'ils prétendent être...)

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