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La mort de Marie Stuart


Eumolpe

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Bonsoir,

 

Je sollicite à nouveau votre avis sur ce thème au combien réjouissant. Promis, la prochaine fois j'essaie d'en trouver un qui soit plus vivant :)

 

 

Elle se jeta à genoux d'un grand courage et, tenant toujours le crucifix entre ses mains, elle tendit le cou au bourreau. Elle disait à haute voix et avec le sentiment de la plus ardente confiance : « Mon Dieu, j'ai espéré en vous, je remets mon âme entre vos mains. » Elle croyait qu'on la frapperait, comme en France, dans une attitude droite et avec le glaive. Les deux maîtres des hautes oeuvres l'avertirent de son erreur et l'aidèrent à poser sa tête sur le billot, sans qu'elle cessât de prier. L'attendrissement était universel à la vue de cette lamentable infortune, de cet héroïque courage, de cette admirable douceur. Le bourreau lui-même était ému et la frappa d'une main mal assurée. La hache, au lieu d'atteindre le cou, tomba sur le derrière de la tête et la blessa, sans qu'elle fît un mouvement, sans qu'elle proférât une plainte. Au second coup seulement, le bourreau lui abattit la tête, qu'il montra en disant : « Dieu sauve la reine Elisabeth ! » - « Ainsi périssent tous ses ennemis ! » ajouta le docteur Fletcher. Une seule voix se fit entendre après la sienne, et dit : « Amen! ». C'était celle du sombre comte de Kent.

 

MIGNET, Histoire de Marie Stuart

 

Se fortiter genibus aduoluens, etiam crux tenens collum carnifici tetendit. Maximam confidentiam habens clara uoce dixit « Deus meus, speraui a te, animam meam tibi committo. » Credebat se Gallico modo erectam gladioque caesuram, sed tortores duo ei falli ostenderunt et, dum preces suas perducit, ei adiumento ad capitis super caudicem ponendum fuerunt. Tum omnes animi uidendo miserabilem infelicitatem, animum fortissimum, mirabilem serenitatem commouebantur. Nam carnifice ipso moto et haud firma manu feriente, securis in tergum capitis pro collum cecidit et tacitam immobilemque laesit. Secundo tantum ictu caput deiectum est, quod carnifex monstrauit dicens « Deus reginam Elisabetham tueatur » et Fletcher medicus « sic pereunt omnes eius inimici.» Hunc post vox una « amen » dicens audita est quae erat tristis comitis Kent.

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Quelques remarques (car je n'ai vraiment pas le temps d'approfondir :( )

crux : crucem

erectam gladioque caesuram : sibi stanti caput gladio praecisum iri

ad capitis : ad caput

Tum omnes animi : omnium animi

pro collum : pro collo

comitis Kent : comitis Cantiensis

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tenant toujours le crucifix: crucem semper tenens

speravi a te: speravi in te

securis: securi (avec la hache)

pereunt: pereant

hunc: hanc (la voix)

 

Je note, je note :)

 

Mais pour "securis:securi" je ne comprends pas. securis est sujet de cado "tomber". Peut-être avez-vous compris cecidit comme parfait de caedo, "frapper" d'où securi cecidit. Il faudrait que j'utilise un autre verbe pour éviter cette ambiguïté...

 

J'avais hésité entre pereunt et pereant mais le texte français n'ayant pas "Qu'ainsi périssent...", j'ai finalement opté pour l'indicatif. Y a-t-il quelque chose qui vous fasse préférer pereant ?

 

Bonne journée !

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Je pense que vous avez raison pour "la hâche tomba" --> "la hâche est clairement sujet: "securis". Pour "pereant" ou "pereunt", à mon avis, les deux sont possibles: ou bien, c'est un constat, un fait avéré: "pereunt", ou bien c'est une sorte de "souhait prophètique" : "pereant" (le "que" n'est pas obligatoire en français, dans ce cas ("[que] vive la France!", "[que] viennent les beaux jours!")........essayez de sentir l'interprétation que préfèrera votre professeur :)

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Je pense que vous avez raison pour "la hâche tomba" --> "la hâche est clairement sujet: "securis". Pour "pereant" ou "pereunt", à mon avis, les deux sont possibles: ou bien, c'est un constat, un fait avéré: "pereunt", ou bien c'est une sorte de "souhait prophètique" : "pereant" (le "que" n'est pas obligatoire en français, dans ce cas ("[que] vive la France!", "[que] viennent les beaux jours!")........essayez de sentir l'interprétation que préfèrera votre professeur :)

 

Pour "Deus meus, speravi in te", je mettrais plutôt : "Domine, in te speravi", qui est une citation de psaume.

Et pour la suite, elle a dû tout simplement dire le répons bref de Complies : "In manus tuas, Domine, commendo spiritum meum". N'est-il pas ? (comme disent nos amis anglais...)

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Pour "Deus meus, speravi in te", je mettrais plutôt : "Domine, in te speravi", qui est une citation de psaume.

Et pour la suite, elle a dû tout simplement dire le répons bref de Complies : "In manus tuas, Domine, commendo spiritum meum". N'est-il pas ? (comme disent nos amis anglais...)

 

Certainement! D'ailleurs, voyez ici:

 

http://books.google.fr/books?id=fPIBAAAAYA...%22&f=false

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